Cet article a été écrit en collaboration avec :
Depuis quelques années, le marché des aliments complémentaires explose. L’offre s’élargit régulièrement, notamment chez PRO PLAN® qui lance ce mois-ci sa toute nouvelle gamme de suppléments. L’objectif : favoriser le bien-être des animaux en proposant de nouveaux produits qui couvrent parfaitement leurs besoins et répondent aux attentes de leurs propriétaires. Composés essentiellement d’éléments naturels tels que des vitamines, des minéraux, des acides gras, des extraits de plantes…, ces produits sont séduisants. Mais ne perdons pas de vue que « naturel » ne signifie pas pour autant « sans effet ». L’usage des aliments complémentaires doit être raisonné. Dans ce contexte, votre rôle de conseil est précieux et pour cela mieux vaut y être préparé.
1) L’aliment complémentaire se situe entre l’aliment qui nourrit et le médicament qui soigne : chez l’animal, on parle généralement d’aliment complémentaire ou de supplément nutritionnel. Il est donc affilié au domaine de la nutrition. Il vise à maintenir l’animal en bonne santé soit en évitant le risque de carence par un apport en certains nutriments, soit en permettant un apport supplémentaire d’éléments nutritionnels ciblés afin d’obtenir un effet bénéfique pour l’organisme tels qu’un effet relaxant, un soutien de la fonction articulaire, de la santé cutanée…
2) Un aliment complémentaire n’est pas un médicament : l’objectif du médicament est de soigner ou de prévenir une maladie alors que celui d’un supplément nutritionnel est de maintenir un état de santé, de participer au bien-être. Les propriétés d’un médicament sont bien de l’ordre du thérapeutique alors que celles d’un supplément alimentaire sont d’ordre nutritionnel ou physiologique. En clair, un médicament peut être prescrit par le vétérinaire « en cas d’arthrose » alors qu’un supplément sera conseillé pour « soutenir la mobilité articulaire ». Mais la frontière entre médicament et aliment complémentaire est parfois ténue, ce qui peut être à l’origine de confusion pour les propriétaires.
Ce que dit la législation :
* Médicament : le code de la Santé publique définit dans son article L.5111-1 le médicament comme « toute substance ou composition présentée comme possédant des propriétés curatives ou préventives à l’égard des maladies humaines ou animales, ainsi que toute substance ou composition pouvant être utilisée chez l’homme ou chez l’animal ou pouvant leur être administrée, en vue d’établir un diagnostic médical ou de restaurer, corriger ou modifier leurs fonctions physiologiques en exerçant une action pharmacologique, immunologique ou métabolique » ;
* Complément alimentaire : on entend par compléments alimentaires, « les denrées alimentaires dont le but est de compléter le régime alimentaire normal et qui constituent une source concentrée de nutriments ou d'autres substances ayant un effet nutritionnel ou physiologique seuls ou combinés… » (Directive 2002/46/CE du Parlement européen, transposée par le décret n°2006-352 du 20 mars 2006) ;
* Aliment complémentaire : selon la Règlementation (EU) n°767/2009, un « aliment complémentaire pour animaux » est un aliment composé pour animaux qui a une teneur élevée en certaines substances mais qui, en raison de sa composition, n’assure la ration journalière que s’il est associé à d’autres aliments pour animaux ».
3) Le cadre règlementaire est plus souple que pour les médicaments : le médicament vétérinaire obéit à une réglementation contraignante et s’inscrit dans un circuit de fabrication et de distribution très encadré et étroitement surveillé. Sa mise sur le marché nécessite une Autorisation de Mise sur le Marché (AMM), agrément qui représente l’aboutissement d’une procédure longue et onéreuse.
Les règles qui encadrent la procédure de mise sur le marché des aliments complémentaires sont beaucoup plus simples ; mais cela ne veut pas dire que l’on peut tout se permettre ! Ces produits font l'objet d’une gestion conjointe de la part de la DGCCRF* et de l’ANSES (Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation). Des dispositions réglementaires aux niveaux européen et national établissent la liste des ingrédients autorisés et encadrent les allégations nutritionnelles et de santé, susceptibles d’être indiquées sur les produits.
*Direction générale de la Concurrence, de la Consommation et de la Répression des fraudes
4) Sans ordonnance ne veut pas dire sans recommandation : tous ces aliments complémentaires sont en vente libre et peuvent être exposés dans votre espace de vente mais aussi en pharmacie, en grande surface, en magasin spécialisé ou même sur internet. Comme ils ne sont pas soumis à prescription, les propriétaires peuvent donc les choisir et les acheter par eux-mêmes. Mais il peut s’avérer bien difficile de faire un choix ! Bien souvent, ils n’ont d’ailleurs pas pris la mesure des précautions qui devraient encadrer ce type de produit.
5) « Naturel » ne signifie pas inoffensif ! Même si leur action n’est pas classée comme « thérapeutique », les aliments complémentaires contiennent des substances actives sur l’organisme, et ne doivent donc pas être utilisés à la légère. Certaines plantes par exemple peuvent entraîner des interactions avec des traitements médicamenteux en cours. C’est le cas du millepertuis avec les contraceptifs oraux ou les anticoagulants.
6) « Tout ce qui est bon pour nous ne l’est pas forcément pour eux » : la majorité des études sur les nutriments et les plantes contenus dans les suppléments alimentaires, a été conduite chez l’homme. Pourtant, il n’est pas toujours possible de les transposer aux chiens et aux chats car leurs besoins et leurs métabolismes sont différents. Il existe même des risques de toxicité. C’est le cas de certaines huiles essentielles comme celles du margousier (neem), responsables d’intoxications chez le chat par exemple. Il est donc essentiel de choisir des suppléments élaborés par des professionnels de la santé et de la nutrition animales, adaptés à l’espèce cible et au poids de l’animal.
7) Vos conseils avisés font votre force : vous avez un rôle central de sensibilisation et d’accompagnement à jouer auprès des propriétaires. Votre valeur ajoutée réside dans la personnalisation du conseil qui accompagne la vente de ce type de produits. Ainsi les propriétaires de Sam, labrador arthrosique de 11 ans, ne choisissent pas un supplément pour la mobilité parce que la composition ressemble à celle des comprimés que prend oncle Jean pour ses rhumatismes ; ils suivent vos recommandations pour intégrer au traitement de Sam l’aliment complémentaire le plus adapté à ses besoins !
Votre rôle dépasse la simple lecture d’étiquette :
Variabilité de la qualité des matières premières, risque de contrefaçon, défaut d’informations… les risques qui guettent les propriétaires non avertis sont nombreux ! De manière générale, pour nous comme pour nos animaux de compagnie, il est conseillé de ne pas se limiter aux informations figurant sur l’étiquette et de demander l’avis d’un professionnel de santé. Et qui mieux que vous pour apporter un éclairage avisé et conseiller les propriétaires ? Vous connaissez l’animal, vous disposez des éléments de suivi médical et vous pouvez valider avec le vétérinaire la pertinence d’intégrer ce supplément nutritionnel dans sa prise en charge globale.
8) On ne vend bien que ce que l’on connait : en plus des connaissances en matière de physiologie et de nutrition, il est préférable de maîtriser les compositions et les bénéfices attendus des suppléments vendus au sein de votre structure. Vous pourrez ainsi proposer le supplément adapté avant même la consultation vétérinaire (pour renforcer les défenses immunitaires à l’entrée de l’hiver d’un chien de travail, ou pour apaiser l’anxiété d’un chien lors d’un déménagement, par exemples). Les suppléments alimentaires peuvent aussi être suggérés comme alternative aux propriétaires d’animaux qui ne consomment pas d’aliments premium à visée thérapeutique et pour qui, associer le supplément adapté à leur alimentation habituelle, peut représenter une solution plus pratique voire plus abordable. Pour vous aider à développer ces connaissances, les actualiser et les mettre à profit au quotidien, plusieurs fabricants tels que PRO PLAN® participent activement à l’organisation de séminaires de formation continue spécifiquement dédiés aux ASV. C’est le cas de TOLOS’ASV qui propose très prochainement deux jours de formation à Toulouse.
À vous de jouer maintenant !
Annabelle Orszag,
Vétérinaire
Publi-rédactionnel #TÉMAplume, PRO PLAN®