Auriane Schmitt, docteure vétérinaire
Le monitoring en anesthésie est souvent synonyme d’alarmes bruyantes et de multiples chiffres sur un écran. Parmi ces chiffres, la saturation en oxygène (SpO2) est un paramètre clé. Elle permet de suivre en temps réel l’oxygénation du patient et de détecter rapidement tout signe de défaillance respiratoire, pour intervenir avant que la situation ne devienne critique.
La saturation pulsée en oxygène, appelée SpO₂, représente le pourcentage d’hémoglobine dans le sang artériel qui est liée à l’oxygène. Cette donnée reflète l'efficacité de l'oxygénation chez un animal.
Elle est mesurée à l’aide d’un saturomètre, aussi appelé oxymètre de pouls. En médecine vétérinaire, une SpO₂ normale se situe généralement entre 95 % et 100 %.
Une valeur inférieure à 90 % indique une hypoxie, la capacité de l’organisme à transporter l’oxygène est alors compromise. Or, un manque d’oxygène dans les tissus peut entraîner des conséquences graves, voire irréversibles.
L’hypoxie doit donc être rapidement identifiée et corrigée. Le suivi de la SpO₂ est donc un indicateur vital lors d’une anesthésie, d’un état critique ou d’une détresse respiratoire.
L’oxymètre de pouls utilise une technologie appelée spectrophotométrie : deux diodes lumineuses émettent des longueurs d’onde précises (rouge et infrarouge) à travers les tissus. Ces signaux sont absorbés différemment selon que l’hémoglobine transporte ou non de l’oxygène. L’appareil mesure ainsi la proportion d’hémoglobine oxygénée.
La sonde est placée sur une zone bien perfusée et peu pigmentée (langue, oreille, coussinet). En tant qu’ASV, il est essentiel de veiller à la bonne position de la sonde, de surveiller la régularité du signal et de réagir face à toute anomalie de lecture.
Plusieurs facteurs peuvent influencer la saturation : la concentration d’oxygène de l’air inspiré (que l’on peut ajuster lors de ventilation assistée), la bonne ventilation pulmonaire, ou encore, l’état circulatoire de l’animal (autrement dit, la capacité du cœur à remplir correctement sa fonction).
Une baisse de SpO2 doit vous conduire à vérifier rapidement le positionnement et le fonctionnement de la sonde de l’oxymètre (la valeur affichée est-elle fiable ?), la perméabilité de la sonde endotrachéale et tout ce qui pourrait altérer la bonne ventilation. Bien souvent, il s’agit d’un placement incorrect de la sonde ou d’un artefact de mouvement.
En complément, l’observation clinique (coloration des muqueuses, fréquence respiratoire) reste indispensable pour s’assurer que l’animal est stable. En cas d’hypoxie avérée (et non artéfactuelle), ou au moindre doute, vous devez prévenir rapidement le vétérinaire.
✔ La position de la sonde de l'oxymètre
✔ La présence de mouvements/artefacts
✔ La position de la sonde endotrachéale et sa perméabilité
✔ La coloration des muqueuses
✔ La fréquence respiratoire
➡ Prévenir le vétérinaire si doute ou confirmation de l'hypoxie
L’autrice déclare ne présenter aucun conflit d’intérêt qui pourrait influencer ou biaiser de manière inappropriée le contenu de l'article.
Mise en ligne le : 23 mai 2025
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