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Muselière et bien-être du chien : un équilibre à trouver

Ciska Girault, Docteure vétérinaire, titulaire du CEAV en éthologie clinique et appliquée, présidente de PawLoVet

En structure vétérinaire, il est parfois nécessaire d’assurer la sécurité de tous — équipe soignante comme propriétaires — en limitant le risque de morsure. Le port d’une muselière peut alors s’avérer indispensable. Mais si elle protège les humains, elle peut être difficile à vivre pour le chien. Comment réduire au minimum l’impact négatif de cet outil ? Voici quelques pistes de travail.

Quel type de muselière ?

La muselière idéale présente un certain nombre de caractéristiques.

  • Elle empêche le chien de mordre.

  • Elle le laisse ouvrir la gueule pour haleter, et idéalement pour prendre des récompenses alimentaires (voir ci-dessous).

  • Elle est confortable.

Les muselières grillagées, ou muselières « cage » répondent à ces critères. L’utilisation d’un plastique souple n’est pas suffisamment sécuritaire, tandis qu’une grille métallique peut être douloureuse en cas de coup de museau. Un bon compromis est un plastique dur.

Les cordons (liens) noués autour du museau appliquent une forte pression sur une petite surface et sont douloureux. Il est donc préférable d’utiliser une muselière en nylon. Cependant, ces deux options ne permettent pas au chien de haleter convenablement.

 

Comment enfiler la muselière et la garder en place ?

L'objectif est non seulement de placer la muselière en limitant le stress infligé à l'animal mais aussi de diminuer au maximum les risques liés à cette manipulation. Dans un second temps, il est important de pouvoir maintenir en place la muselière durant toute la manipualtion et ce, autant que faire se peut, en l'associant à du positif. Pour ce faire, il est recommandé de 

  • tartiner l’intérieur de la muselière de pâté, de fromage fondu ou de beurre de cacahuète ;

  • se placer à côté du chien, dans le même sens que lui ;

  • enfiler doucement la muselière sur le nez en laissant le chien lécher le contenu ;

  • ajuster la muselière autour du cou de l'animal ;

  • continuer à proposer des friandises au chien afin de le distraire pour qu’il ne pense pas à retirer la muselière. De plus, cela peut permettre de détourner son attention de la manipulation par le vétérinaire.

 

Points clés

  1. Utiliser de préférence une muselière grillagée en plastique dur qui permet au chien de haleter et de prendre des récompenses alimentaires.
  2. Il est possible, et recommandé, d’entraîner les chiens au préalable afin qu’ils apprécient le port de la muselière.
  3. Pour enfiler une muselière : tartinez l’intérieur de la muselière avec une pâtée ou du fromage fondu, cela permet une distraction et une association positive avec la muselière.
  4. L’utilisation d’une muselière exclusivement pour des actes désagréables, stressants ou douloureux provoquera une association négative qui peut augmenter l’agressivité du chien à la vue de la muselière.

 

Apprécier ou détester la muselière ?

Lorsque la muselière est utilisée uniquement lors de soins stressants, désagréables ou douloureux, le chien associe cet objet à l’émotion négative ressentie à ce moment-là. Il peut donc devenir de plus en plus réticent à enfiler la muselière. L’agressivité peut ainsi être augmentée tandis qu’il devient difficile de le museler, ce qui rend la situation très dangereuse.

À l’inverse, il est possible d’associer des émotions positives au port de la muselière :

  • en utilisant des friandises pour enfiler et garder la muselière en place ;

  • en conseillant au propriétaire de mettre la muselière quelques minutes avec une friandise à chaque début de balade ;

  • en limitant les causes initiales provoquant l’agressivité : douleur, perception d’éléments stressants… ;

  • dans les cas les plus complexes, il est possible d’entraîner le chien à porter la muselière à l’aide de medical training (voir le tutoriel vidéo proposé par PawloVet : entraîner un chien à porter une muselière)

 

Quelles alternatives à la muselière ?

Il est possible d’utiliser des collerettes pour limiter le risque de morsure, ou des contentions à l’aide de serviettes.

Ces options sont particulièrement intéressantes chez les brachycéphales, qui ont un risque augmenté de détresse respiratoire lorsque leur gueule est fermée notamment par une muselière.

Déclaration de conflit d'intérêt

L’autrice déclare ne présenter aucun conflit d’intérêt qui pourrait influencer ou biaiser de manière inappropriée le contenu de l'article.

Bibliographie

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Mise en ligne le : 20 juin 2025

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