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Gestion nutritionnelle du diabète félin de type 2 : stratégies et recommandations

Pauline Teyssier, ASV, formatrice en nutrition et autrice (L'Alimentation du Chien et du Chat, Éditions Poulot)

Le diabète félin de type 2 représente un véritable défi nutritionnel. Prévention de l’hyperglycémie, gestion du poids et qualité de vie passent en effet par une alimentation adaptée.

Le diabète félin est étroitement lié à l'obésité et à l'inactivité1, l’excès de poids induit une résistance à l’insuline. En parallèle de l’insulinothérapie, l’alimentation vise à stabiliser la glycémie, à prévenir les complications et à favoriser, si possible, une rémission. Cependant, aucune approche nutritionnelle ne fait consensus et la prise en charge doit être adaptée à chaque chat. Différentes options sont ainsi possibles.

Opter pour un aliment industriel adapté au profil de l'animal

  • Un régime low-carb humide, riche en protéines, lipides et en eau, pauvre en glucides :

    • il privilégie la voie métabolique de la néoglucogenèse ;

    • l’humidité de l'aliment diminue sa densité énergétique ;

    • il augmente les chances de rémission, notamment chez les gros chats récemment diagnostiqués2 ;

    • il convient également aux chats non obèses.

  • Les croquettes low-carb, riches en protéines et lipides, pauvres en eau et glucides :

    • elles privilégient la voie métabolique de la néoglucogenèse ;

    • mais la densité énergétique est élevée ; 

    • elles entraînent un risque de surpoids3 ;

    • elles sont à réserver aux chats ayant une NEC≤5 avec un rationnement et un suivi strict du poids.

  • Les croquettes riches en protéines et en fibres, pauvres en lipides :

    • ce sont des croquettes diététiques hypocaloriques (< 320 kcal/100g) ;

    • elles sont enrichies en fibres solubles qui ralentissent l’absorption des glucides, modérant ainsi les pics de glycémie postprandiaux4 ;

    • ce régime est indiqué pour les chats en surpoids refusant l’alimentation humide avec une adaptation des doses d’insuline en fonction de la teneur en amidon.

 

Points clés

  1. L’obésité est un élément clé de la gestion du diabète félin : la gestion du poids est ainsi essentielle pour améliorer la sensibilité à l’insuline.
  2. Un régime humide pauvre en glucides et riche en protéines permet de maximiser les chances de rémission.
  3. Un régime riche en fibres peut être une alternative en fonction de la gestion de l’insuline et du poids.
  4. Une distribution contrôlée et fractionnée des repas stabilise la glycémie et limite les pics postprandiaux.

 

Formuler une ration ménagère sur-mesure

Les rations ménagères sont parfaitement ajustables sur un modèle low-carb. Il est recommandé de choisir des protéines riches en arginine (œuf, poisson blanc, porc et bœuf) pour stimuler la réponse insulinique et d’ajouter des oméga-3 pour améliorer la sensibilité à l’insuline. Des fibres insolubles (légumes) et solubles (son d’avoine, psyllium) participent à ralentir l'absorption du glucose. Toutefois, cette approche nécessite une rigueur constante dans la préparation. Or, 87 % des propriétaires ne suivent plus les recettes sur le long terme5. Leur motivation doit être sérieusement évaluée.

 

Organisation des repas et suivi

  • Fractionnement des repas : le fait de donner plusieurs repas répartis dans la journée permet de stabiliser l’apport énergétique et d’atténuer les fluctuations glycémiques.
  • Surveillance et adaptation : le choix du régime dépend du profil du chat et peut nécessiter des ajustements en fonction de l’évolution de son état corporel et de sa réponse métabolique.

L’alimentation est un pilier central de la prise en charge du diabète félin. Une approche personnalisée, adaptée au profil et aux besoins du chat, permet d’optimiser la gestion glycémique et, dans certains cas, d’obtenir une rémission durable.

Déclaration de conflit d'intérêt

L'autrice déclare travailler pour Arginine, organisme indépendant de formation en nutrition. Cependant, l'autrice déclare ne présenter aucun autre conflit d’intérêt qui pourrait influencer ou biaiser de manière inappropriée le contenu de l'article.

Bibliographie

  • [1] Slingerland LI, Fazilova VV, Plantinga EA et al. Indoor confinement and physical inactivity rather than the proportion of dry food are risk factors in the development of feline type 2 diabetes mellitus. Vet J 2009;179:247–53.
  • [2] Mazzaferro E, Greco D, Turner A et al. Treatment of feline diabetes mellitus using an α-glucosidase inhibitor and a low-carbohydrate diet. J Feline Med Surg 2003;5:183–9.
  • [3] Coradini M, Rand JS, Morton JM et al. Effects of two commercially available feline diets on glucose and insulin concentrations, insulin sensitivity and energetic efficiency of weight gain. Br J Nutr 2011;106 Suppl 1:S64-77.
  • [4] Nelson RW, Scott-Moncrieff JC, Feldman EC et al. Effect of dietary insoluble fiber on control of glycemia in cats with naturally acquired diabetes mellitus. J Am Vet Med Assoc 2000;216:1082–8.
  • [5] Johnson, L. N., D. E. Linder, C. R. Heinze, R. L. Kehs, et L. M. Freeman. 2016. Evaluation of Owner Experiences and Adherence to Home-Cooked Diet Recipes for Dogs. Journal of Small Animal Practice 57 (1): 23-27. https://doi.org/10.1111/jsap.12412.
  • [6] Bennett N, Greco DS, Peterson ME et al. Comparison of a low carbohydrate-low fiber diet and a moderate carbohydrate-high fiber diet in the management of feline diabetes mellitus. J Feline Med Surg 2006;8:73–84.

Mise en ligne le : 9 mai 2025

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