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Par Marine Slove et Coline Musel

Podcast conversationnel long format, disponible tous les lundis sur toutes vos plateformes d’écoute préférées.

Parce qu’il y a mille façons d’être vétérinaire.

Vet’o micro, c’est le podcast qui rend la parole aux vétérinaires et nous permet enfin de livrer notre propre regard sur la profession, même s’il diffère parfois de la version idéalisée bien ancrée dans l’imaginaire collectif. Vous entendrez ici à nos micros des consœurs et des confrères, praticiens ou non, se confier sur une tranche de leur existence et interroger leur quotidien professionnel. Nous avons voulu ici nous raconter tels que nous sommes, parler de notre rapport au métier mais aussi et avant tout de notre rapport à la vie.

Publié le 08.03.2024 Durée : 9 min Écoutes : 5188

Tribune - Marine Slove - Sans nous (les femmes), le monde vétérinaire s’arrête

À mes géniales collaboratrices, d’hier et d’aujourd’hui,

Depuis dix ans, les femmes jalonnent ma vie professionnelle. " Travailler dans une équipe 100% féminine !  Dur… Ça ne se crêpe pas trop le chignon là-dedans ? ". Question courante... Intérieurement, je lève les yeux au ciel. Le sexisme intégré a encore de beaux jours devant lui. Extérieurement, je souris, j’inspire et je tente d’expliquer.


Une féminisation massive et rapide 


Le milieu professionnel dans lequel nous évoluons est fortement féminisé : les femmes représentent 96% des auxiliaires vétérinaires [1]  et 58,6% des praticien·es vétérinaires inscrits au tableau de l’Ordre et cette prédominance s’accentue parmi les moins de 40 ans où nos consœurs atteignent 74,8% des effectifs [2]. Dans l’écosystème de la santé animale au sens large, c’est-à-dire incluant l’industrie pharmaceutique et les petfooder (ou la presse professionnelle pour mon cas), nos interlocuteurs sont bien souvent des interlocutrices. En outre, la profession de vétérinaire, à l’instar des médecins, a connu une féminisation rapide : la première femme diplômée en France est sortie d’Alfort en 1897. Puis, les évènements de mai 68 ont donné une impulsion décisive à la lutte pour l'émancipation des femmes, permettant entre autres à la mixité de s’amorcer dans les professions intellectuelles supérieures habituellement réservées aux hommes. C’est ensuite dans les années 90 que le sex ratio s’est inversé et aujourd’hui, c’est plus de 75% de jeunes femmes qui occupent les bancs de nos écoles. 


Le corollaire… 


Les conséquences de cette féminisation massive et rapide ? Les (vieux) grincheux vous diront que nous les femmes, sommes responsables des changements dans les modalités d’exercice et des désertions du secteur libéral qui causent la pénurie de praticien·ne·s : " elles partent plus tôt le soir, prennent des journées enfant malade, veulent leurs mercredis, elles sont sans arrêt appelés par l’école et passent des coups de fil au pédiatre entre deux consultations " . Vision tronquée et inexacte qui ne prend pas en compte l’inscription d’une réalité dans un phénomène sociologique bien plus large. Il ne faut pas négliger la dangerosité de ces stéréotypes car ils légitiment les inégalités professionnelles entre les femmes et les hommes, belles et bien présentes chez les vétérinaires.


Être une femme et travailler 


Pour s’extraire de ces préjugés intériorisés, il faut adresser plus largement le sujet, c’est-à-dire accepter de regarder la partie immergée de l’iceberg et se rendre compte que les femmes effectuent au quotidien, en parallèle de leur vie professionnelle, un travail colossal et invisible constitué non seulement de tâches concrètes mais aussi de travail émotionnel (qui se définit par l’investissement émotionnel qu’on met à se préoccuper des autres : la façon dont on les écoute et dont on s’adresse à eux). Travailler avec des femmes, c’est avant tout travailler avec des  " humains socialisés comme des femmes " , c’est-à-dire à qui on a appris à se soucier des autres, à être " gentilles ", à exprimer leurs émotions, à ne pas protester, à étouffer leur colère et à surtout ne pas trop en demander.


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Publié le 08.03.2024 Durée : 85 min Écoutes : 5118

REDIFFUSION : Épisode #38 - Marie-Claude Bomsel : Itinéraire (extraordinaire) d’une guenon gâtée (Partie 2)

Marie-Claude Bomsel, vétérinaire extra-ordinaire (EnvA 1969) au 🎙 de Marine (Partie 2). 

A la fin du dernier épisode, nous avions laissé Marie-Claude à la ménagerie et voici que nous la retrouvons en plein hiver 1973, ambassadrice du Président Pompidou au pied de la muraille de Chine. Décidément, Marie-Antoinette ne tient pas en place !

En effet, elle fait partie de la délégation officielle chargée de convoyer le premier couple de pandas 🐼 offerts à la France par Mao. Vous vous doutez bien qu’avec Marie-Claude dans l’équipe, l’odyssée est loin d’avoir été un long fleuve tranquille 😉. Aucun avion n’ayant été spécialement affrété pour l’occasion et comme il n’était pas question de leur imposer le stress d’un voyage en soute, c’est donc tout naturellement qu’ils ont pris place dans le fond de la cabine d’un vol régulier Pékin-Paris ✈️. Outre la surprise de découvrir ces VIP (Very Important Pandas) très spéciaux, les autres passagers ont dû subir stoïquement les 15°C de la cabine 🥶 et les conséquences olfactives de leur menu 100% vegan à base de bambou. Autre surprise à l’arrivée, il ne s’agissait pas d’un couple mais bien de deux mâles (comme le suspectait Marie-Claude) dont un malade qui ne survivra d’ailleurs que quelques mois...

De retour de son périple chinois, elle se prête au jeu médiatique, pas pour assouvir un besoin de notoriété mais plus pour répondre aux sollicitations et porter sur le devant de la scène les questions et les problématiques que génèrent la captivité. Elle multiplie les apparitions et les émissions 📺 (Les grosses têtes, C’est au programme, Tant qu’il y aura des bêtes ou encore Ushuaïa). La liberté de parole durant cette période de forte exposition médiatique a sans doute servi la cause qui est la sienne : améliorer les conditions de vie et les soins des animaux en captivité. Après de nombreuses expériences aussi intenses que variées, elle a finalement trouvé sa voie : elle veut faire entendre leur voix. 

Ancrée dans sa plus tendre enfance, la communication avec les animaux a vraisemblablement constitué son fil d’Ariane tout au long de sa carrière. On ne peut d’ailleurs pas parler de son parcours sans évoquer les grands singes 🙈 et plus particulièrement Nénette, cette orang-outan aujourd’hui cinquantenaire, qu’elle a accompagnée depuis son arrivée à la ménagerie et avec qui elle a toujours un lien particulier. 

Bien qu’elle ne reflète pas les valeurs traditionnelles de la société de l’époque, Marie-Claude incarne une femme déterminée et pleine d’audace qui nous offre un témoignage inspirant sur une période charnière dans l’histoire des vétérinaires. On ne peut nier son influence (sûrement inconsciente !) sur la féminisation et la « daktarisation » de la profession ! Directrice de la ménagerie, professeure au Museum national d’Histoire naturelle, vétérinaire ultramédiatisée… si elle fait l’éloge de la richesse de son métier de vétérinaire, elle porte un regard plus critique sur les perspectives à long terme. Solaire, incisive et drôle, elle nous livre une analyse sans concession sur son parcours de haut vol ; attachez vos ceintures et profitez du voyage, l’atterrissage 🛬 est prévu dans 1 h 23 !


🔗 Liens de l'épisode :

– Podcast La Série Documentaire : « Marie-Claude Bomsel : la lionne de la ménagerie » : 

https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/lsd-la-serie-documentaire/marie-claude-bomsel-la-lionne-de-la-menagerie-2170465 

– Jane Goodall : https://fr.wikipedia.org/wiki/Jane_Goodall 

– Dian Fossey : https://fr.wikipedia.org/wiki/Dian_Fossey 

– Article de Germaine Aziz dans Libération (1996) : 

https://www.liberation.fr/sciences/1996/03/26/depuis-plus-de-vingt-ans-marie-claude-bomsel-est-veterinaire-a-la-menagerie-du-jardin-des-plantes-po_164802/ 


Création : Marine Slove - Production : TÉMAvet - Hôte :  Marine Slove - Enregistrement :  Marine Slove - Montage : Stéphanie Patiny - Texte du synopsis :  Annabelle Orszag - Musique : Chocolate Cookie Jam - An Jon

Publié le 01.03.2024 Durée : 61 min Écoutes : 5182

REDIFFUSION : Épisode #38 - Marie-Claude Bomsel : Itinéraire (extraordinaire) d’une guenon gâtée (Partie 1)

Marie-Claude Bomsel, vétérinaire extra-ordinaire (EnvA 1969) au 🎙 de Marine. 

Si rien ne la prédestinait à devenir vétérinaire, son amour des animaux lui en a sans doute insufflé l’envie dès le plus jeune âge et son âme d’aventurière a fait le reste ! Le moins qu’on puisse dire, c’est que son parcours professionnel atypique est digne d’un scénario d’Indiana Jones, véritable succession d’aventures palpitantes aux quatre coins du monde dont l’épicentre demeure la ménagerie du Jardin des plantes. Si beaucoup d’entre vous la connaissent déjà, elle nous livre ici des anecdotes truculentes sur les coulisses de sa trépidante carrière.

Issue d’un milieu bourgeois versaillais, Marie-Claude grandit au Chesnay au milieu d’animaux en tous genres (corbeaux, chouette, hamsters…). Grâce à une figure maternelle anarchiste et féministe, elle s’autorise à penser que tout est possible en tant que fille, même si elle devra se battre pour obtenir ce qu’elle veut. C’est sans doute l’une des raisons pour lesquelles elle a d’abord emprunté les sentiers battus, pour mieux en sortir ! Citadine éprise de nature 🌳, elle choisit vétérinaire par refuge alors même que ce métier jugé « salissant » (et donc inconvenant pour une jeune fille de bonne famille) lui est vivement déconseillé !

Quand elle intègre l’ENVA en 1965, elles ne sont que douze filles dans sa promo, ce qui lui semble déjà beaucoup pour l’époque. Apolitique à son entrée à l’école, elle s’intéresse néanmoins aux débats animés suscités par Mai 68 et se retrouve à battre le pavé et à importer les revendications de la Sorbonne dans l’enceinte même d’Alfort. Au cours de son cursus, elle découvre d’abord la rurale 🐮 à Montmirail (telle Marie-Antoinette aux champs), puis la canine 🐩 auprès d’une clientèle versaillaise dont elle ne partage pas les préoccupations. Fraichement diplômée, elle s’envole avec son futur mari (et néanmoins confrère) pour Calcutta en 1969. Ils passent ainsi plusieurs mois en Inde en pleine période hippie puis elle découvre la République de Centrafrique de Bokassa après un stage au zoo de Vincennes 🐅, avant de rejoindre l’Indonésie où elle est frappée par la beauté inimitable de Dame Nature. 

A son retour, on lui propose un poste d’assistant à la ménagerie qu’elle accepte, bien que le salaire soit très en deçà de la rémunération des vétérinaires en clientèle. Elle est immédiatement séduite par ce lieu aux airs de Petit Trianon : Marie-Antoinette a enfin trouvé son hameau et y pose ses malles ! Celle qui allie la crinière du lion 🦁 au tempérament de lionne découvre la vie et les besoins des animaux en captivité et défriche le terrain notamment en matière d’anesthésie car les publications sont quasi-inexistantes. Pionnière dans ce domaine, elle initie donc un cycle de congrès sous l’égide de l’Allemagne de l’Est, mettant ainsi à profit ses connaissances géopolitiques. Si la ménagerie constitue son quartier général, elle n’en devient pas sédentaire pour autant et va continuer à sillonner la planète et les plateaux de tournage à des fins médiatiques et diplomatiques, toujours au service de l’amélioration des conditions de vie des animaux en captivité. 

→ Nous retrouverons la suite des aventures trépidantes de Marie-Claude dès la semaine prochaine, dans l’épisode 2. Ne ratez pas le vol ✈️, prochaine escale : l’Empire du milieu 🐉!


🔗 Liens de l'épisode :

– Marie-Claude Bomsel : https://fr.wikipedia.org/wiki/Marie-Claude_Bomsel 

– Nénette : https://fr.wikipedia.org/wiki/N%C3%A9nette_(orang-outan) 


Création : Marine Slove - Production : TÉMAvet - Hôte :  Marine Slove - Enregistrement :  Marine Slove - Montage : Stéphanie Patiny - Texte du synopsis :  Annabelle Orszag - Musique : Chocolate Cookie Jam - An Jon

Publié le 23.02.2024 Durée : 76 min Écoutes : 5083

Épisode #66 - Erwann Créac’h : Véto Urg’artiste

Erwann Créac’h, vétérinaire urgentiste et artiste (Oniris-ENVN, 1995) au 🎤de Sophie.

Peut-on devenir vétérinaire par hasard ? Apparemment oui car Erwann avait tout envisagé ou presque à part vétérinaire ! L’année du bac, il a d’ailleurs changé d’orientation tous les mois, au gré de la poésie des intitulés : droit, commerce, diplomatie, ingénieur des eaux et forêts… Grâce à un dossier envoyé au dernier moment sans conviction, il accède à la prépa véto.

Elève consciencieux, il intègre l’école de Nantes mais la satisfaction est de courte durée. Quand il découvre les TP en 2ème année, il prend conscience de ce qu’implique réellement son choix. Comme il n’a aucun autre projet, il ne peut se payer le luxe d’abandonner le cursus vétérinaire 🩺. Après quelques années de figuration, il passe le concours de vétérinaire inspecteur et part à Lyon puis à Bruxelles pour son Service civil. Rédiger des comptes-rendus pour le Comité Vétérinaire Permanent de la Commission Européenne lui permet de découvrir un univers passionnant, surtout dans le contexte tendu de la crise de la vache folle.

Son 1er poste le conduit en Bretagne, à la DSV des Côtes-d’Armor. Malgré la richesse des opportunités de carrière, Erwann ne parvient pas à se projeter. Sur un coup de tête il solde ses congés et part en Indonésie. Le détour par Bali lui insuffle une inconsciente insouciance et à son retour il décide d’explorer de nouvelles pistes, pour laisser s’exprimer son âme d’artiste. Après un court passage au Cours Florent, il expérimente la vie de troupe 🎭mais malgré l’excitation de ses débuts de comédien, ses économies fondent comme neige au soleil… La solution lui apparait alors, limpide : il est vétérinaire, et pas seulement sur un bout de papier ! Erwann fait alors plusieurs stages chez des copains parisiens et devient urgentiste à VetoAdom. En plus des considérations pratiques et de l’adrénaline, ce poste lui apporte la satisfaction d’être enfin à la hauteur de son diplôme, de faire quelque chose de concret, d’utile et de gratifiant 🐶🐱.

C’est l’esprit libre qu’il peut alors se consacrer (à temps partiel 😉) à sa carrière artistique. Après une pièce de théâtre, il se lance dans l’aventure du 7ème art 🎥. Régisseur, assistant sur un long métrage, il cofonde même sa propre société de production. Autodidacte, il produit 2 films engagés, l’un tourné en Iran (Noces éphémères) et l’autre au Burkina-Faso (Paris mon paradis). Mais Erwann a aussi des choses à dire. Il prend donc la plume d’abord pour raconter son quotidien loufoque de vétérinaire urgentiste dans un livre 📖 (Carnivores domestiques) pour lequel il reçoit le Prix 30 millions d’amis des mains de Michel Houellebecq et ensuite pour un premier roman (La montée des marches) dont la sortie est malheureusement fortement impactée par le covid. Aujourd’hui il écrit ✍️ des chansons, explorant avec ses mots les relations homme-femme, tour à tour avec humour ou gravité.

👉 Acteur, écrivain, metteur en scène, réalisateur, auteur, danseur… Si Erwann n’a pas eu la carrière d’astronaute dont il rêvait, la vie lui a quand même mis des étoiles plein les yeux 🤩!  Toutes ces expériences artistiques ont sans doute nourri le vétérinaire qu’il est devenu. Il estime d’ailleurs avoir plus de messages à recevoir qu’à délivrer. A l’approche de la cinquantaine, il lui semble primordial de rester au contact et à l’écoute 👂des jeunes générations. Pour ne pas rester en marge de la société, mais surtout pour s’imprégner de leurs influences inspirantes.


🔗 Liens de l'épisode : 

https://www.youtube.com/@ErwannCreach

https://www.vetoadom.com/

https://www.linkedin.com/in/erwann-cr%C3%A9ac-h-66a97261/

– Livres : Carnivores domestiques et La montée des marches


Création : Marine Slove - Production : TÉMAvet - Hôte : Sophie Wilford - Enregistrement : Sophie Wilford - Montage : Stéphanie Patiny - Textes : Annabelle Orszag - Musique : Chocolate Cookie Jam - An Jone


Publié le 16.02.2024 Durée : 89 min Écoutes : 7259

Épisode #65 - Jennifer Blondeau : Véto grandeur Nature

Jennifer Blondeau, vétérinaire baroudeuse au milieu du bush (Liège, 2010) au 🎤 de Sophie.

Ses premiers contacts avec les animaux ont lieu dans la ferme de ses grands-parents et tout de suite vétérinaire s’impose comme le seul choix professionnel possible. Pourtant, son amour pour les animaux sauvages se renforce avec « Le roi lion » et « Sauvez Willy » (des rèf qui parlent encore aux trentenaires 😉) et très vite Jennifer réalise qu’elle aimerait les approcher mais pas forcément au bloc, plutôt dans leur milieu naturel. Ethologue, biologiste… d’autres projets germent dans son esprit d’adolescente mais aucun n’est aussi tenace que son idée première. Elle quitte donc Marseille pour saisir l’opportunité vétérinaire belge 👩‍🎓!

Pendant ses études, son père est muté en Afrique du sud, ce qui lui permet de découvrir le pays. Devenir spécialiste de la faune sauvage serait-il LE bon plan pour concilier l’amour 😍 de ces grands espaces et son métier de vétérinaire ? Elle enchaine donc les stages dans cette optique, d’abord auprès d’un vétérinaire sud-africain puis dans deux parcs zoologiques en France et aux Etats-Unis. Ces expériences ont nourri sa fascination d’approcher de tels animaux mais ont également suscité un questionnement sur leur captivité. Si elles ont aboli la distance, elles ne lui ont pas permis de trouver du sens car ce que veut réellement Jennifer, c’est être utile aux animaux sauvages et les côtoyer dans leur habitat naturel.

Après un an d’internat en canine 🐶 pour approfondir ses connaissances, elle retourne en Afrique du sud comme bénévole 📷 auprès d’une association. Une parenthèse enchantée de 5 mois au milieu du bush pour étudier la dynamique des populations d’éléphants 🐘 et favoriser une cohabitation pacifique de ces géants attachants avec les communautés locales vivant en bord de réserve. Mais ce bénévolat ne peut durer éternellement et le diplôme français n’étant pas reconnu en Afrique du sud, Jennifer doit choisir : soit passer l’examen 🎓 pour obtenir le droit d’exercer soit rentrer en France.

Normandie, terre d’accueil : la voici donc de retour sur les terres familiales ! Après 3 ans en canine, elle postule au CNITV et obtient un poste mixte incluant la gestion d’appels téléphoniques 📞, la formation d’étudiants et surtout la participation à un programme de réintroduction des vautours. Son intérêt pour la formation et la transmission la conduit à répondre à une annonce de formatrice pour les ASV à Aix-en-provence. Son poste de chef de projet en e-learning la passionne et lui permet de faire des voyages réguliers en Afrique du sud.

Et un jour, il faut prendre une décision. On lui propose un poste permanent sur place @elephantsalive. Va-t-elle enfin sauter le pas ? Ecouter ses envies plutôt que ses angoisses ? Choisir la vie sauvage qui la fascine et délaisser la pratique ? Parvenir à assumer qu’elle est et sera toujours vétérinaire 🩺, même si elle n’exerce pas dans une clinique ? C’est ce que vous découvrirez en écoutant son récit passionné qui fera sans doute écho à bon nombre d’entre nous 😉

👉Qui n’a jamais rêvé de soigner un lion 🦁 ou d’approcher une girafe 🦒 ? Qui n’a jamais ne serait-ce qu’imaginer toucher un éléphant ou un rhinocéros ? Et pourtant on ne passe pas si facilement du rêve à la réalité. Il ne suffit pas de croire en ses rêves, il faut savoir saisir sa chance et même parfois la provoquer ! Jennifer est sûre d’une chose, c’est que pour ne pas avoir de regrets il faut agir et ne pas s’empêcher soi-même. La route est belle, même si elle est sinueuse… et surtout quand elle traverse la brousse !


🔗 Lien de l'épisode : 

https://elephantsalive.org/


Création : Marine Slove - Production : TÉMAvet - Hôte : Sophie Wilford - Enregistrement : Sophie Wilford - Montage : Stéphanie Patiny - Textes : Annabelle Orszag - Musique : Chocolate Cookie Jam - An Jone


Publié le 09.02.2024 Durée : 68 min Écoutes : 7522

Épisode #64 - Pol Grosfilley : Des ordonnances à la finance

Pol Grosfilley, vétérinaire en école de commerce (Oniris-Ecole vétérinaire de Nantes, 2022) au 🎤 de Marine.

Dans un monde idéal, il aurait été cavalier professionnel. Mais pour concilier ses envies, sa passion et les attentes familiales, Pol est devenu vétérinaire🩺. Après 3 années de prépa dont il garde d’excellents souvenirs (il a même réussi à continuer à monter à cheval !), il intègre l’école de Nantes. L’angoisse qui le saisit à l’annonce des résultats (pourtant positifs) va le tenailler plusieurs mois après la rentrée. Un sentiment de vide qui pourrait être un simple contrecoup ou un début de burn-out. Il doit son salut à ses parents qui avaient négocié un cheval en cas de réussite au concours et qui ont honoré cette promesse dès la première année.

S’il fait partie des générations d’étudiants malmenés par la pandémie, il est cependant assez privilégié. Le Covid en 3ème année est un moindre mal 🥳 car la vie en coloc dans une maison avec jardin permet de prendre les choses plus sereinement et de moins ressentir la solitude. A cette époque, le chemin semble tout tracé : Pol va exercer en équine🐴, nul besoin d’anticiper ou de se projeter. Pourtant, le stage de 5ème année suscite de nombreuses interrogations. Le rythme intense et le contexte complexe posent question : est-ce que la vie de ces praticiens équins lui fait vraiment envie ? Finalement pas tant que ça… il réalise qu’il ne veut pas d’une vie 100% cheval et que le côté sportif prime sur l’aspect médical. Le besoin de variété 🌏 est le plus fort, même s’il doit affirmer ce choix et faire valoir ce changement d’orientation.

Influencé plus ou moins consciemment par le double cursus maternel (médecine + école de commerce), il interrompt ses démarches de recherche d’internat et intègre l’EM Lyon pour deux années de Master. Là encore, il décide de tracer son propre chemin et prend une année de césure. Mû par une envie de comprendre le système de l’intérieur, il effectue un premier stage en banque d’affaires 💵 et un second dans un groupement de cliniques afin d’acquérir de nouvelles compétences pour construire son futur projet vétérinaire. Pourtant Pol n’a pas complètement renoncé à ses premières amours puisqu’il est encore vétérinaire réserviste pour une antenne militaire de plus de 200 chevaux 🐴. Ce soutien ponctuel (de 3 à 90 jours par an) apporté aux vétérinaires titulaires est fonction de l’adéquation entre leurs besoins et les disponibilités de Pol mais cela lui permet tout de même de garder un pied dans la pratique !

👉Toujours en quête de diversité et de nouveauté, Pol chasse l’ennui de la routine, même pendant ses vacances ! En partant avec l’association Objectif Science International, il contribue à faire avancer des projets scientifiques d’envergure tout en découvrant la faune et la flore de destinations qui font rêver : le Kirghizstan à cheval à la recherche de la panthère des neiges🐆, l’étude du comportement des dauphins 🐬au large de Tahiti… En refusant de choisir une seule et unique voie, Pol a l’agréable sensation de ne devoir renoncer à rien et ça lui va bien !


🔗 Liens de l'épisode : 

https://em-lyon.com/

https://www.vacances-scientifiques.com/


Création : Marine Slove - Production : TÉMAvet - Hôte : Marine Slove - Enregistrement : Marine Slove - Montage : Stéphanie Patiny - Textes : Annabelle Orszag - Musique : Chocolate Cookie Jam - An Jone


Publié le 02.02.2024 Durée : 90 min Écoutes : 7889

Épisode #63 - Jean-Michel Denis : La force du destin

Jean-Michel Denis, vétérinaire insulaire (ENVT, 1995) au 🎤de Sophie.

Si Jean-Michel n’a pas de souvenir précis sur l’origine de sa vocation, peut-être est-ce parce qu’il est né avec ? Car s’il a testé de nombreux sports, essayé différents instruments, la volonté de devenir vétérinaire 🩺 fut sans doute la seule constante de sa vie d’enfant et d’adolescent. Malgré un parcours scolaire plus que chaotique, il a toujours réussi à tirer son épingle du jeu, parfois au dernier moment et grâce à de petits coups de pouce du destin. Pour celui qui a obtenu son bac au rattrapage et qui n’avait aucune prédisposition pour les maths et la physique, la prépa ne représentait pas une marche à gravir mais bien l’Everest 🏔 à escalader ! Et pourtant il intègre Toulouse et fait enfin ce qui l’intéresse vraiment. Il parvient même à redoubler sa 2ème année et partir en Erasmus à Barcelone !

Pour cet enfant fasciné par le vivant, qui offrait une sépulture aux fourmis, il n’est pas étonnant que le parcours professionnel commence en Guyane, sur une île 🏝 à la biodiversité menacée. La criminalité grandissante le contraint néanmoins à rentrer en métropole, mais accompagné de l’infirmière de la base scientifique où il travaillait ! En 2001, après 3 ans dans les Landes, l’isolement étant trop difficile à vivre pour sa femme, ils saisissent l’opportunité d’aller travailler à La Réunion. Ce qui devait être un interlude d’un an s’est rapidement transformé en projet de vie. Bovins🐮, chevaux🐴, serpents venimeux 🐍et même crocodiles🐊, rien ne fait peur à Jean-Michel qui possède une véritable connexion avec l’ensemble du règne animal.

Associé au bout de 3 ans, il contribue à faire évoluer la structure qui l’a accueilli, en un groupe très dynamique de 6 cliniques 🤩. Dans ce nouveau modèle, le point fort est la mise en réseau des compétences et du matériel. Les 6 associés n’hésitent pas à faire appel à des coachs en entreprise pour optimiser leur fonctionnement d’équipe et reviennent se former en métropole à tour de rôle pour pouvoir ensuite mutualiser les nouvelles compétences acquises. Après les ressources humaines, les recouvrements et les contentieux, les enjeux de Jean-Michel pour 2024 concernent davantage la communication : passer du savoir-faire au faire savoir.

Sans oublier les objectifs sportifs car Jean-Michel pratique la Force Athlétique 🏋️en compétition et prépare les championnats du monde en octobre prochain. Et avec succès car après seulement 6 années d’entrainement et malgré une spondylarthrite ankylosante invalidante, il est double champion de France et médaillé de bronze 🥉aux championnats d’Europe de 2021. Cette discipline de force s’apparente à l’haltérophilie, avec des mouvements moins techniques mais des charges plus lourdes. En plus de toutes les autres vertus de ce sport, c’est surtout le meilleur moyen pour Jean-Michel de faire taire son mental🧠, ce qui n’est pas chose aisée !

👉Sportif accompli certes, mais qui pratique aussi bien le développé couché que « l’art du doute ». Fervent adepte de la zététique, Jean-Michel prône la nécessité de douter de tout, par principe. Loin de nier l’évolution des connaissances et l’importance des données théoriques (il a d’ailleurs un CES d’hémto-bioch), il insiste quand même sur l’intérêt de parvenir à faire une synthèse entre théorie et pratique car l’expérience clinique est un bagage à porter avec fierté. Et bien qu’il pratique une discipline de force avec son corps, son esprit est dans l’accueil car dans les relations humaines, « l’écoute est bien plus bénéfique que l’affrontement ».


🔗 Liens de l'épisode : 

https://www.soveto.fr/

https://www.facebook.com/lafournaiselifter/?locale=fr_FR


Création : Marine Slove - Production : TÉMAvet - Hôte : Sophie Wilford - Enregistrement : Sophie Wilford - Montage : Stéphanie Patiny - Textes : Annabelle Orszag - Musique : Chocolate Cookie Jam - An Jone


Publié le 26.01.2024 Durée : 79 min Écoutes : 8680

Épisode #62 - Mihaï Guzu : Les dents du bonheur

Mihaï Guzu, vétérinaire stomatologue (Liège, 2013) au 🎤 de Sophie.

Il est l’un des 5 vétérinaires français diplômés de l’EVDC et pourtant Mihaï aurait dû être ingénieur. Le destin s’est sans doute joué dans l’enfance pour ce jeune roumain dont la famille a traversé une partie de l’Europe pour trouver refuge à Bourges. Confronté à l’impuissance 🤔d’une équipe médicale démunie devant la tumeur de la mâchoire dont souffre son chat😿, il rêve de pouvoir faire plus. Pourtant il entreprend des études d’ingénieur. C’est un livre qui va le ramener sur sa trajectoire, dans sa quête de sens, vers un métier plus grand, qui lui permet aujourd’hui de réaliser son souhait d’enfant : restaurer le confort des animaux qui souffrent en silence.

S’il ne garde pas un souvenir impérissable de ses études à Liège, il s’implique quand même dans la vie associative. Il multiplie les stages à Advetia, quand ça n’était encore qu’une « petite » structure de référés et pas le CHV d’aujourd’hui. Après un internat à Alfort notamment pour combler quelques lacunes en médecine interne, Mihaï exerce deux ans en canine 🐶🐱. Rétrospectivement, il ne peut que constater l’avantage indéniable qu’a constitué ce bagage clinique avant de se lancer dans une spécialisation. Et il n‘a pas fait les choses à moitié : 3 DU et une résidence, what else ?!

Paradoxalement, cette spécialité très développée en humaine, est peu représentée en médecine vétérinaire et semble souffrir d’un manque d’attractivité, couplé à un déficit de formation initiale. L’enseignement académique est plus poussé au Royaume-Uni ou en Belgique… Rien n’a entravé le parcours d’excellence 🎓 de Mihaï dont la récompense ultime reste la satisfaction des propriétaires. Son attrait pour la technicité du geste et sa soif de connaissances ont été comblés par cette discipline aussi passionnante que méconnue. Car, ne vous y trompez pas, la stomato va bien au-delà du combo détartrage-extraction dentaire ! Parodontologie, greffe osseuse, attelle interdentaire… c’est presque de la poésie quand il en parle 😉

Comme on a pu l’entendre avec Alexis, la formation pratique varie beaucoup en fonction des espèces. Mihaï se cantonne donc aux carnivores domestiques, bien que cela lui ait ouvert les portes de la faune sauvage ; il est déjà intervenu sur une panthère🐆 et un rhinocéros🦏 ! Il apprécie d’ailleurs la liberté de travailler dans une grosse structure, pionnière dans le domaine et encore indépendante. Les chaines de cliniques représentent l’une des voies de développement de cette spécialité, à l’instar de ce qu’on observe dans d’autres pays. Comme toute nouveauté, il ne s’agit pas de la nier ou de la rejeter en bloc mais bien d’essayer d’en limiter les éventuelles dérives par un cadre règlementaire adapté. L’environnement sociétal évolue, les structures de soins doivent s’adapter aux nouvelles attentes, en gardant l’animal et ses besoins en matière de santé au cœur des préoccupations. Son conseil de spécialiste 🩺 : référer le plus tôt possible pour optimiser le parcours de soin et améliorer la satisfaction client !

👉 Pour celui qui n’a jamais renié son côté artiste, le dessin a toujours été une échappatoire. Les dessins d’enfant ont laissé la place aux dessins techniques puis aux schémas d’anat ✍️ que Mihaï prend plaisir à partager dans des publications. Alors pour les jeunes diplômés avides de formation, il ne ménage pas ses encouragements : « allez au bout de vos envies, suivez les cursus de spécialisation même les moins répandus et surtout n’abandonnez pas trop vite ! ».


🔗 Liens de l'épisode : 

– Livre « Le puma blanc », Ronald Douglas Lawrence

Épisode Alexis Leps #52

https://www.advetia.fr/


Création : Marine Slove - Production : TÉMAvet - Hôte : Sophie Wilford - Enregistrement : Sophie Wilford - Montage : Stéphanie Patiny - Textes : Annabelle Orszag - Musique : Chocolate Cookie Jam - An Jone

Publié le 19.01.2024 Durée : 73 min Écoutes : 8709

Épisode #61 - Benjamin Dufour : Croc and roll

Benjamin Dufour, vétérinaire rockeur entrepreneur (Liège, 2008) au 🎤 de Sophie.

Vous brûlez de savoir comment jongler entre une activité de référés en orthopédie, une usine de petfood et la scène des plus grands festivals de rock 🎸? Benjamin vous confie ses petits secrets pour concilier les attentes d’une clientèle, de l’entreprise familiale et d’un public averti !

Pour la majorité d’entre nous on parle de vocation, pour Benjamin il s’agit presque d’une illumination ! Comme sa passion survit aux tumultes de l’adolescence, il entreprend des études de vétérinaire 🩺 à Liège, tant pour le côté convivial 🥳que pour l’aspect pratique de pouvoir y réaliser l’ensemble de son cursus.

Les premiers pas en clientèle se font en France, lors d’un rempla en zone frontalière. Mais il s’installe rapidement dans le cabinet de sa belle-mère et fait évoluer la structure. Après 5 ans de pratique, il décide d’arrêter la partie équine pour se laisser l’opportunité de développer sa vie de famille en parallèle de la canine. Après un CES d’orthopédie à l’ENVT, sa clientèle se compose désormais de cas référés.

En 2013, il a un déclic grâce à une cliente historique qui lui demande des comptes sur l’alimentation de son animal. D’abord irrité de devoir se justifier à propos d’une situation sur laquelle il n’a pas d’emprise, Benjamin en profite pour remettre en question la gestion vétérinaire de l’alimentation de nos animaux de compagnie 🥦 et partir en quête d’une solution satisfaisante pour se « réapproprier » la légitimité en nutrition.

Dans ce marché gigantesque et toujours attractif qu’est le petfood, le projet qu’il a en tête est de monter une start-up à petite échelle mais avec des velléités de « peser dans le game » ! Il veut mettre en avant une marque qui tienne compte des besoins de santé des animaux, tout en répondant aux enjeux économiques et écologiques d’aujourd’hui. Le challenge est double car il faut également fournir des infos de qualité pour répondre aux exigences des propriétaires souvent perdus dans la jungle des marques et des arguments marketing.

C’est chose faite avec Sanalio, qui propose un aliment complémentaire (car il faut ajouter une source de protéines) pour chiens 🐶 sous la forme d’un muësli d’une quinzaine d’ingrédients. Cette ration complète et équilibrée une fois les protéines ajoutées 🥩 se veut adaptable en fonction des besoins des animaux et pratique pour les vétérinaires. Cette entreprise familiale possède sa propre ligne de production, pour une maitrise totale du process de fabrication. Même s’il n’est pas toujours facile de travailler avec ses proches, le soutien et la bienveillance qui cimentent leur (petite !) équipe leur permettent d’envisager à moyen terme des perspectives de développement géographique, avec une possible ouverture au marché européen.

👉Perfectionniste dans son travail, Benjamin n’a pourtant jamais renié son côté artistique. Parfait exemple du fait que notre métier ne nous définit jamais complètement, à ses heures perdues (si si, il doit y en avoir quelques-unes !), il n’hésite pas à troquer sa blouse 🥼 pour son blouson de cuir et continue de se produire avec son groupe pour des concerts ou lors de festivals. Il a même partagé la scène avec TRUST ou encore Claudio Capéo. Pleinement épanoui, il semblerait bien que ce vétérinaire artiste ait trouvé sa recette du bonheur !


🔗 Liens de l'épisode : 

https://www.sanalio.bio/fr/

https://www.totalfoutrock.be/


Création : Marine Slove - Production : TÉMAvet - Hôte : Sophie Wilford - Enregistrement : Sophie Wilford - Montage : Stéphanie Patiny - Textes : Annabelle Orszag - Musique : Chocolate Cookie Jam - An Jone

Publié le 12.01.2024 Durée : 64 min Écoutes : 5964

REDIFFUSION : Épisode #50 - Hackavet : les idées d'aujourd'hui font les solutions de demain

Maxime Lachérade et Louis Petton, étudiants vétérinaires et entrepreneurs (ENVA, 2024) au 🎤 de Marine.

Un duo : une première dans Vet’o micro ! Maxime et Louis, étudiants en 5ème année, ont transposé avec brio le concept du Hackathon au milieu vétérinaire en fondant Hackavet, premier marathon de la réflexion 💭 pour étudiants destiné à faire émerger des solutions concrètes aux problématiques majeures de l’écosystème vétérinaire.

À les écouter, on peut être sûr d’une chose : ils étaient faits pour se rencontrer ! Ils ont su exploiter leur complémentarité à bon escient, sans jalousie ni ego mal placé. Si leurs nombreux points communs les ont rapprochés, leur motivation a fait le reste. Ils intègrent l’ENVA en 2019 et s’impliquent avec ferveur dans la vie étudiante 🥳. Quand Maxime se découvre une passion pour l’évènementiel et prend des responsabilités au sein de la BnVA puis du Comité Accueil, Louis n’est pas en reste avec la présidence de la Junior Entreprise Provéto. Les apprentissages de cette expérience associative leur seront sans doute profitables dans leur futur professionnel. Ils les ont d’ores et déjà mis au service de leur association : Hackavet, avec en filigrane, l’envie de donner des clés 🗝 pour susciter et développer la fibre entrepreneuriale dès l’école vétérinaire.

La genèse du projet remonte au constat alarmant fait à l’issue des résultats d’évaluation des enseignements : 1/3 de leur promo se sent mal… Devant ce mal-être ambiant, Maxime et Louis décident d’accompagner les étudiants par le biais d’un grand jeu concours 💡. De l’idée à la réalisation il faut quand même compter quelques mois ; soit le temps nécessaire pour préciser les contours du concept, réunir une équipe et fédérer tous les acteurs autour du projet. Car pas question d’être des électrons libres, ils veulent obtenir le soutien de l’ensemble de la profession. Grâce à leur ténacité et leur professionnalisme, l’ENVA met à leur disposition l’AGORA pour accueillir la première édition d’Hackavet. 

Le temps d’un week-end, des équipes mixées de 5 participants d’horizons et de profils différents vont élaborer des solutions concrètes innovantes à des problématiques dans 3 domaines (Ecologie, Relations humaines, Technologie). Les étudiants, encadrés par des mentors vétérinaires et non-vétérinaires, ont donc 48h ⏳ pour exposer un projet construit. Alèses réutilisables, gestion du deuil, carnet de santé digitalisé… au-delà des vainqueurs 🏆 de chaque catégorie, de nombreux projets suscitent l’engouement de la communauté. Les retours sont unanimes et tous élogieux ! Cet élan de confraternité s’est révélé être un formidable vecteur de confiance pour tous ces étudiants en mal de reconnaissance et de légitimité. L’asso va rester aux mains d’étudiants, mais les co-fondateurs resteront très impliqués. Ils souhaitent d’ailleurs que les prochaines éditions soient plus cosmopolites (la première a rassemblé des étudiants de 10 ENV à travers l’Europe)

👉L’entrée dans la vie active approche à grands pas et là encore Maxime et Louis partagent une vision commune de leur futur : l’envie d’entreprendre doit servir leur pratique et réciproquement. Curieux, polyvalents et dotés d’une forte conscience écolo, ces dignes représentants de la « Gen Z » n’envisagent pas le travail comme une fin en soi. L’essentiel, à la fin de la journée, c’est de pouvoir constater que leur travail a eu un impact positif sur leur entourage, leurs clients et sur l’ensemble de la société. Et pour cela, ils s’emploient dès à présent à faire évoluer l’écosystème vétérinaire 🩺, pour le bien de tous et par l’implication de chacun.


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The Myers-Briggs Company 

Miro 

Hackavet 

Hackavet : d’une idée simple à un projet fou ! 

Hackavet, l’hackathon vétérinaire… 


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Publié le 05.01.2024 Durée : 74 min Écoutes : 5799

REDIFFUSION : Épisode #45 - Hélène Gateau : Vétérinaire saltimbanque

Hèlène Gateau, vétérinaire animatrice, chroniqueuse et écrivain (ENVN-Oniris, 2003) au 🎤 de Marine.

La saison 2 ne pouvait pas mieux démarrer : notre première invitée n'est autre qu'une célébrité audiovisuelle ! La vie d’Hélène ressemble à un conte de fées 🧚‍♀️, comme si plusieurs d’entre elles s’étaient penchées sur son berceau ou qu’elle avait, par inadvertance, frotté la lampe d’Aladdin 🧞‍♂! Accordez-vous le temps d’une parenthèse dans son univers enchanté en écoutant les premiers chapitres de son histoire…


Il était une fois 📖, une petite fille heureuse et insouciante. Son enfance à la campagne et sa forte attirance pour la faune sauvage ont déterminé son cursus scolaire, son talent et son travail ont fait le reste. Hélène intègre bizut et rejoint Nantes avec son meilleur ami. De cette période, elle nourrit quelques regrets, ceux d’avoir trop bien exploité le système de ronéos et de ne pas avoir pleinement profité de la qualité de la formation théorique dispensée à l’école.


Pendant sa thèse, la rencontre avec Thierry Bedossa modifie ses plans ; elle abandonne l’idée de l’internat et reste travailler à Neuilly à ses côtés pendant 4 ans. Toujours à la recherche de variété pour tromper l’ennui, elle assure également une partie de la formation au GIPSA pendant 2 ans. Par la suite, c’est l’amour qui a souvent guidé ses choix ; elle s’adjuge même un Master marketing à l’ESCP pour impressionner son amoureux brésilien, peu convaincu par l’aura de son diplôme de vétérinaire. Forte de ses nouvelles compétences, elle rentre dans l’industrie pharma ; d’abord chez Nestlé puis chez Pfizer. Mais l’oiseau 🦜finit par quitter cette cage dorée et s’envoler vers de nouveaux horizons.


Et la magie continue d’opérer car dans une ambiance de réveillon au coin du feu 🔥, Hélène décide de changer de cap et d’accepter d’animer une chronique quotidienne dans une émission TV itinérante à travers la France. Avec plus de 250 villes à son actif en 8 années de diffusion de « Midi en France », ses connaissances du terroir et du territoire français sont sans doute dignes du Routard 😉 Les projets s’enchainent : 45 numéros d’« Hélène et les animaux » sur France 5, une chronique radio sur RTL, une participation à « Ushuaïa TV, le mag » où elle reçoit en interview de nombreuses personnalités, véritables aventuriers de l’environnement. Et qui mieux que Sylvain Tesson, son dernier invité, pour préfacer son prochain livre ? Car oui, Hélène est aussi autrice, enfin "auteur" car elle n’est pas attachée à la féminisation systématique des titres.


« Pourquoi j’ai choisi d’avoir un chien (et pas un enfant) » est son 6ème opus 📚. Cette exploration scientifico-sociologique du lien si particulier entre une personne et son animal est en quelque sorte une réinterprétation de la cellule familiale, une ode à l’Amour 💖 de l’autre (même s’il est d’une autre espèce !). Nul doute qu’avec un titre délibérément provocateur et un sujet aussi passionnant, il va dynamiser la prochaine rentrée littéraire. Il reste plein de chapitres à écrire à son histoire mais à la fin, vous vous en doutez, elle vécut heureuse et eut beaucoup…. de chiens 🐕!!


Bien que son diplôme ne la définisse pas complètement et ait pu parfois être un frein à la réalisation de certains projets, Hélène sera toujours vétérinaire, dans un coin de sa tête. Si la formation est davantage un formatage, chacun est libre d’en livrer sa propre interprétation et celle d’Hélène est aussi exceptionnelle qu’inspirante. Loi de l’attraction ou super karma, elle mesure la chance 🍀 qu’elle a de vivre ses rêves, même s’ils ont parfois un léger goût d’insécurité !

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- Instagram 

- Tout sur votre chien (Albin Michel) 

- Tout sur votre chat (Albin Michel) 


Création : Marine Slove  - Production : TÉMAvet - Hôte : Marine Slove - Enregistrement : Marine Slove - Montage : Stéphanie Patiny - Textes : Annabelle Orszag - Musique : Chocolate Cookie Jam - An Jone 

Publié le 22.12.2023 Durée : 72 min Écoutes : 9769

Épisode #60 - Anne-Lise Rousset : Vet’o sommet

Anne-Lise Rousset, vétérinaire star de l’ultra-trail (ENVT, 2013) au 🎤 de Sophie.

Connue et reconnue pour son record sur le GR20 moins d’un an après la naissance de son fils, Anne-Lise est une sportive accomplie qui n’a pas délaissé pour autant son métier de vétérinaire 🩺. Devenir athlète de haut niveau n’a jamais été une fin en soi et pourtant l’émotion est palpable quand elle repense au moment où elle a été appelée en équipe de France. Découvrez comment elle parvient à intégrer entrainement et échéances sportives dans son planning (bien rempli !) de véto mixte.

Pour cette enfant de la campagne, soigner chevaux et bovins a toujours été une évidence. Et si Anne-Lise a conscience que son petit gabarit peut constituer une limite physique, elle n’a jamais rien laissé être un frein à sa vocation. Après une prépa à Clermont-Ferrand pendant laquelle elle doit mettre le sport entre parenthèses, elle intègre l’ENVT et son club « Raid ». C’est pendant ses études qu’elle est « découverte » par son futur entraineur (et mari !), Adrien.

Malgré un investissement majeur et un entraînement intensif, toute carrière sportive est forcément circonscrite dans le temps… peu nombreux sont les sports que l’on peut pratiquer à un niveau professionnel après 40 ans. Tandis que d’autres vivent de leur sport grâce au sponsoring notamment, Anne-lise a toujours voulu conserver son métier de vétérinaire en plus de sa carrière de sportive ⚖️. Alors une semaine-type d’Anne-lise a des allures de parcours du combattant 😅: entrainements sur les pauses dèj et le WE, renforcement musculaire quotidien à la maison, repos sportif les jours de garde… Une rigueur quasi-militaire, même depuis l’arrivée de son fils il y a quelques mois. Son mari est un soutien de chaque instant car il est à la fois son entraineur, son community manager, son premier fan et son agent !

Anne-lise n’a pas l’esprit de compétition dans le sang mais adore la convivialité que ce sport lui apporte. Pour cette timide décomplexée, le partage dans l’effort donne des ailes, permet de se transcender et décuple les émotions. Alors quand elle décide de se lancer le défi des 170km du GR20 corse, rien ne la fera reculer 🚫. Ni la distance inédite (elle n’a jamais fait plus de 100km), ni la maternité. Pari osé certes mais gagnant ! Il faut dire qu’elle a conservé une activité physique intense mais appropriée jusqu’au dernier mois et qu’elle a repris l’entrainement avant même la fin du traditionnel congé mat.

Si Anne-Lise est une touche à tout passionnée de rurale 🐮, elle est néanmoins consciente de la complexité du métier de praticien aujourd’hui : exigences de la clientèle et exigences en tant qu’associée. Exposée au manque de bienveillance et au mécontentement parfois infondé des propriétaires, elle met d’ailleurs en lumière la nécessité pour les équipes soignantes de communiquer, de partager et de prendre du recul. Au travail comme à l’entrainement, il faut savoir raison garder pour ne pas s’épuiser !

👉 Même si elle n’en fait pas état devant sa clientèle, tout a changé depuis la médiatisation de son record de Corse 🏆. Pourtant Anne-lise n’a pas changé d’état d’esprit car elle est intimement persuadée que les projets Pro sont toujours conciliables avec des objectifs sportifs s’il on s’en donne les moyens. Dans le sport, c’est toujours en CDD (Carrière à Durée Déterminée⏳) donc il faut en profiter au maximum, ne rien s’interdire, car le temps file... Pour celle pour qui abandonner n’est jamais une option, les objectifs et les investissements justifient d’aller au bout de soi-même : ne renoncer à rien est le seul moyen de ne pas avoir de regrets !

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- Film "Ce qui compte"

- Instagram et Facebook

Création : Marine Slove - Production : TÉMAvet - Hôte : Sophie Wilford - Enregistrement : Sophie Wilford - Montage : Stéphanie Patiny - Textes : Annabelle Orszag - Musique : Chocolate Cookie Jam - An Jone

Publié le 15.12.2023 Durée : 91 min Écoutes : 7221

Épisode #59 - Emmanuel Thebaud : Perceptions culturelles et sociétales du vétérinaire d’aujourd’hui

Emmanuel Thébaud, vétérinaire collectionneur illustrateur (Nantes, 1997) au 🎤de Marine. 

Le congrès Afvac 2023 vient de refermer ses portes et cette édition lilloise nous a réservé quelques (bonnes !) surprises. Parmi elles, une expo préparée avec ferveur par Emmanuel, qui nous a permis de découvrir ou redécouvrir 50 figures médiatiques et culturelles ayant façonné l’image des vétérinaires depuis 200 ans. Vaste sujet que la représentation culturelle et sociétale du vétérinaire 🥼 à travers les âges mais qui suscite aussi une vague de questionnement et d’introspection pour bon nombre d’entre nous. 

S’il s’est longtemps raconté qu’il devait son diplôme de vétérinaire 🩺 à son travail et à un heureux hasard, en réalité sa fascination pour le monde animal est bien plus profonde et sûrement à l’origine, inconsciente, de sa vocation. 100% nantais, il y fait sa prépa puis intègre l’école véto et y travaille encore aujourd’hui, après quelques expériences professionnelles exotiques 🌞 (dans le Pas-de-Calais). L’ENV est d’ailleurs une période charnière, dans sa construction d’adulte mais aussi dans l’acquisition d’une méthodologie de travail et dans la genèse de liens amicaux forts. 

Les premiers remplas 🐱🐶 génèrent tellement de stress malgré des employeurs rassurants et bienveillants qu’Emmanuel part au Tchad dans le cadre de son service militaire. Cette coopération dans laquelle les études terrain ont une place centrale, est une expérience qui le fait grandir et qui constitue une véritable prise de conscience quant aux contours de son avenir professionnel. Tour à tour vétérinaire vacataire aux abattoirs pendant 2 ans, éditeur délégué chez Vét’El 🐮 pendant 13 ans puis directeur commercial et marketing dans une centrale d’achats depuis 8 ans, la trajectoire d’Emmanuel est aussi atypique qu’inspirante. 

Passionné de BD, illustrateur, collectionneur enthousiaste… il est intarissable sur les représentations culturelles du vétérinaire dans la société. Son analyse sur la façon dont les gens perçoivent la profession nous éclaire à plus d’un titre. La formation vétérinaire favorise une surexpression de notre côté « scientifique », au détriment de notre besoin primaire pas toujours conscient de soigner les animaux 🐴🐷🦜. Ce regard d’enfant enfoui plus ou moins profondément semble réémerger plus tard chez certains d’entre nous, aux vues de la hausse du nombre des parcours atypiques qui se ressemblent pourtant par leur diversité. À l’heure de cette prise de conscience, certains s’ouvrent et d’autres souffrent ; mais une chose est sûre c’est que ces changements endogènes et sociétaux ne laissent personne indifférent. 

La culture de l’excellence 🥇prônée par le cursus vétérinaire français a sans doute été bénéfique pour tirer la profession vers le haut mais nous avons peut-être poussé le curseur un peu loin. Pour certains, les compétences recherchées et cultivées pendant les études 🧠 (mémoire, raisonnement, créativité) ne s’expriment pas forcément suffisamment dans la pratique. C’est sûrement l’une des raisons pour lesquelles le ratio s’est inversé ces dernières années au profit des gens qui veulent faire autre chose que de la pratique, tout en restant à proximité immédiate de l’écosystème vétérinaire.

👉 Malgré les problèmes d’effectifs, défendre la profession de praticien ne doit pas nous conduire à renier la richesse de ce qu’est la profession de vétérinaire au sens large. C’est pourquoi son message s’apparente à un hymne à la diversité : « Ô toi jeune diplômé, et toi aussi moins jeune vétérinaire, sache que même si tu n’es pas praticien, tu contribues à la richesse et à la diversité de la profession. Tu n’es pas là par hasard ; toi aussi tu es à ta place. »


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Création : Marine Slove - Production : TÉMAvet - Hôte : Marine Slove - Enregistrement : Marine Slove - Montage : Stéphanie Patiny - Textes : Annabelle Orszag - Musique : Chocolate Cookie Jam - An Jone

Publié le 14.12.2023 Durée : 10 min Écoutes : 7092

Tribune - Marine Slove - Éloge de la désobéissance vétérinaire

Cette tribune m’est soufflée par les parcours et les réflexions des invité·e·s de Vet’o micro, qui sont pour moi une source d’inspiration inépuisable. Elle s’adresse aux vétérinaires qui doutent, qui dépriment, qui culpabilisent… Aux amoureux du monde animal, aux déçus de la profession, aux reconvertis, aux ambivalents, aux intellos, aux timides, aux désabusés. Et à ceux qui, comme moi, se plaisent à désobéir…  

 

La loi du conformisme n’est pas toujours la meilleure... 

Nous sommes formatés. D’abord par un système scolaire français qui, s’il a permis l’ascenseur social en d’autres temps, reste très normatif et valorise la soumission à la consigne. Ensuite par un cursus ultra-élitiste, celui des classes préparatoires, qui se solde par un concours très sélectif qui nous démontre que réussir se fait “en se conformant”. Enfin, par une formation rigoureuse en école vétérinaire qui nous exhorte à chaque instant à rentrer dans le rang. On nous apprend ainsi à penser et à agir peu ou prou de la même manière. Nous empruntons toujours les mêmes chemins intellectuels et nos neurones communiquent de manière si répétitive que nos synapses sont parfois gagnées par l’usure et l’ennui. Nous nous soumettons si fort au conformisme corporatiste que certains d’entre nous oublient même les valeurs fortes dans lesquelles ils se sont construits. C’est ce que nous explique Floriane (#22), dont la culture familiale avait fait naître une conscience environnementale qui s’est éteinte à son entrée en école vétérinaire, pour « rentrer dans le moule » comme elle dit. C’est aussi ce que nous dit Loïc Dombreval (#40)  : « Je me suis fait modeler l’esprit en perdant toute forme de recul sur la relation entre l’Homme et l’animal. » Nous avons tellement appris à obéir et à réussir dans la norme plutôt qu’à exprimer notre singularité que lorsque nous sortons de l’école, nous ne savons pas vraiment qui nous sommes. C’est là que le malaise s’installe…  

 

Se fragmenter en son for intérieur 

Les vétérinaires traversent une crise professionnelle sans précédent, en témoignent les nombreuses études et témoignages sur le sujet. Force est de constater que nous sommes globalement malheureux dans l’exercice de nos métiers, n’en déplaise au grand public. Ce malaise arrive de plus en plus précocement dans le cursus (Louis et Maxime #50 Cécile #36 ) et augmente insidieusement d’années en années après la sortie d’école. En arrivant dans la vraie vie, nous nous trouvons en effet confrontés à une réalité cruelle : l’image que nous avions projetée du métier ne correspond pas à sa réalité. Au début, nous essayons de trouver notre place du mieux que nous pouvons, parfois en luttant contre nous-mêmes. Il arrive même que nous acceptions de faire des choses qui nous dérangent car nous sentons bien qu’elles contreviennent à nos valeurs : euthanasies de convenance, abcès de fixation, céphalosporines de troisième génération en première intention… Petit à petit, insidieusement, nous nous distordons, nous nous fragmentons... Comment faire face à ce désalignement quand on ne sait pas qui on est vraiment, quand on a appris tout au long de sa formation à ignorer sa petite voix intérieure ? Par ailleurs, comment faire face à une confraternité défaillante quand on a justement intégré que si on se soumettait aux règles du groupe, tout irait bien ?   


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Publié le 08.12.2023 Durée : 92 min Écoutes : 4597

Épisode #58 - Isabelle Lussot-Kervern, Médecine intégrative : entre audace et conviction

Isabelle Lussot-Kevern, vétérinaire à la fibre intégrative (Nantes, 1994) au 🎤 de Sophie

Pour cette ado parisienne pure souche ayant dû négocier pour avoir un cochon d’Inde, la voie vétérinaire 🩺 ne coulait pas de source. Et pourtant… à l’heure des choix, ces études représentent la seule option acceptable pour répondre aux exigences scolaires familiales. Isabelle délaisse donc progressivement la compétition d’équitation 🐴 pour se consacrer au cursus exigeant de vétérinaire.

Poussée par un environnement familial résolument tourné vers l’international 🌍, elle multiplie les expériences à l’étranger, que ce soit à l’université de Davis en Californie, à St Hyacinthe au Canada pour un internat ou encore au Royaume-Uni pour y travailler pendant plus de 3 ans. Isabelle incarne une véritable ouverture d’esprit et une grande curiosité de l’autre. C’est d’ailleurs ce qui la motive : aller à la rencontre d’autres cultures, d’autres façons de vivre, d’autres manières de travailler et de soigner ; plus que de viser l’excellence académique 👩‍🎓.

Le retour en France se fait pour entreprendre un parcours de PMA avec davantage de sérénité. Après 3 ans comme praticienne hospitalière à l’ENV de Nantes, se pose à nouveau LA question incontournable pour une femme vétérinaire praticienne qui veut des enfants. Comment concilier vie pro et vie perso ⚖️ ? Autrement dit, comment trouver une manière de soigner les chevaux qui soit compatible avec sa vie de maman ? Grâce à des contacts avec des physiothérapeutes anglais, Isabelle décide de creuser dans cette voie et de se donner des clés 🗝 pour travailler autrement. Ostéopathie, acupuncture, rééducation fonctionnelle, phyto-aromathérapie 🌱: elle enchaine les formations et les diplômes. Toutes ces rencontres avec des gens passionnés et investis la nourrissent et l’incitent à dépasser l’approche thérapeutique mono-moléculaire pour adopter une approche plus globale.

Médecines « douces », « alternatives », « complémentaires », « non conventionnelles »… les dénominations ne manquent pas mais Isabelle est à cheval 🐴 sur le sens des mots ! En effet, elle préfère la notion de complémentarité car il n’est pas question de renier sa formation médicale initiale ou de chercher systématiquement à remplacer les médicaments. Le terme le plus approprié serait sans doute celui de « médecine intégrative » car il retranscrit assez fidèlement les différentes notions qu’implique une telle approche globale. L’implication est d’ailleurs un trait de caractère dominant chez Isabelle. Présidente de la commission Médecines complémentaires et intégratives de l’AVEF, elle élabore un projet un peu fou 💡 de réseau transversal (AFVAC, AVEF et SNGTV) de phyto-aromathérapie 🌾 vétérinaire. Après 3 ans de travail collaboratif, le site du Répaas est en ligne en 2021 et a vocation à répondre à la fois à une forte demande terrain de données précises sur l’usage de plantes médicinales chez l’animal mais également à la nécessité d’identifier des alternatives aux antibiotiques 💊.

👉 Parfaitement bilingue et férue de publications scientifiques ✍️, Isabelle illustre parfaitement la possibilité de réconcilier les différents aspects de la médecine vétérinaire pour soigner et apporter du mieux-être à chaque patient. La demande accrue des jeunes diplômés de travailler dans des structures de soin ouvertes à ce type d’approche est d’ailleurs un signe qui ne trompe pas. Encore faudrait-il en proposer l’enseignement dans les ENV… Convaincue, convaincante et fédératrice, Isabelle compte sur la force du collectif pour faire évoluer la médecine vétérinaire de demain. En un mot, elle compte sur vous !


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Création : Marine Slove - Production : TÉMAvet - Hôte : Sophie Wilford - Enregistrement : Sophie Wilford - Montage : Stéphanie Patiny - Textes : Annabelle Orszag - Musique : Chocolate Cookie Jam - An Jone