Laure Bonati, docteure vétérinaire, consultante en médecine du comportement, titulaire d'un CEAV d’éthologie clinique et appliquée
Comment savoir si un chat va vraiment bien ? Que l’on considère la définition du bien-être animal publiée par l’ANSES en 2018, ou le très récent consensus international sur le bien-être animal positif (PAW - Positive Animal Welfare) publié en 2025, on admet désormais que le bien-être d’un animal est bien plus complexe que la simple absence de douleur, de maladie ou de stress. Son évaluation doit donc reposer sur des critères précis et validés, y compris lorsqu’il s’agit de nos animaux de compagnie.
Le bien-être est un état qui peut évoluer au cours de la vie du chat, et dépendre notamment du contexte dans lequel il se trouve.
Certains individus tolèrent mal le confinement et la collectivité liées à la vie en refuge et se montrent craintifs, fuyants ou même agressifs envers les personnes inconnues, ce qui diminue leur chance de trouver un futur adoptant.
Les éthologues ont donc cherché à améliorer le bien-être des chats de refuge, notamment en leur proposant des enrichissements (jeux, interactions positives avec les humains, accès à l’extérieur…).
Ils ont alors eu besoin d’outils pour évaluer l’efficacité de leurs actions, le plus fréquemment utilisé en refuge étant le Cat Stress Score (CSS).
Le CSS note le stress du chat entre 1 (parfaitement détendu) et 7 (terrifié) en se basant sur ses mimiques faciales, ses postures, ses vocalisations et son niveau d’activité.
En consultation, on cherche à évaluer l’état de bien-être de notre patient sur le long terme et donc le niveau de stress du chat à un moment donné est un outil insuffisant.
La notion de qualité de vie (QoL - Quality of Life) est alors plus pertinente, par exemple si l’on cherche à évaluer l’efficacité d’un traitement (amélioration de la QoL avec le médicament vs contrôle) ou encore pour déterminer le moment pour prendre la décision d’euthanasie (dégradation majeure de la QoL).
Problème, il n’existe pas de définition qui fasse consensus à l’heure actuelle en médecine vétérinaire. Ainsi, dans une revue des outils permettant de mesurer la QoL chez le chat, les auteurs ont recensés plus de 30 outils différents, dont moins de la moitié ont été effectivement validés.
La plupart d'entre eux permettent d’obtenir un score, en se basant sur le niveau d’activité, la qualité des interactions humain/chat, l’appétit, l’humeur (heureux / irritable / approchable…) et le comportement de toilettage.
Au quotidien, deux options s’offrent à nous :
on peut demander au propriétaire de noter le bien-être de son chat et observer comment cet état évolue au cours du temps, en choisissant l’un des score de QoL disponibles ;
on peut remplir nous-mêmes une grille de notation en consultation et comparer ce patient avec d’autres. Un score de « mal-être des chats de compagnie », développé pour noter les chats souffrant de prurit cervico-facial, est d’ailleurs disponible en français.
L’autrice déclare ne présenter aucun conflit d’intérêt qui pourrait influencer ou biaiser de manière inappropriée le contenu de l'article.
Mise en ligne le : 18 décembre 2025
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