Guillaume Belbis, docteur vétérinaire, Dipl. ECBHM
La teigne est une affection dermatologique due à un dermatophyte kératophile et kératolytique : Trichophyton verrucosum. Cette maladie, fréquente en élevage bovin, est très contagieuse et zoonotique (voir photo 1). La teigne peut avoir un impact économique important (pertes de croissance ou amaigrissement, saisie partielle des cuirs).
Les principales caractéristiques de la teigne chez les bovins sont les suivantes :
il s'agit d'une affection contagieuse qui touche généralement plusieurs animaux touchés dans un lot ;
elle atteint plus fréquemment des jeunes bovins (animaux de moins de 3 ans) ;
l'affection est plus fréquente en hiver, dans des étables humides et chaudes ;
l'apparition des lésions est favorisée par un mauvais état général (on parle parfois de « maladie de misère »), par une altération de la peau, par la présence d’autres parasitoses externes, par des carences (vitamine A, cuivre, zinc, ...) ;
les spores présentent une très grande résistance dans le milieu extérieur (plusieurs années), rendant le risque de maintien de l’infestation dans un bâtiment élevé ;
la durée d'incubation va de 8 jours à 3 semaines.
Le diagnostic est principalement clinique : la peau présente des lésions nummulaires (voir photo 2), alopéciques, de quelques centimètres de diamètre, associée à de l'hyperkératose et des squames (aspect gris-blanchâtre), rarement suintantes (en dehors de la présence de surinfection). Les animaux touchés ne présentent pas de prurit.
Si nécessaire, le recours au laboratoire peut s’avérer utile même si le diagnostic clinique est aisé. La réalisation d’un trichogramme, plus ou moins associée à une culture mycologique, peut être envisagée.
Le traitement des animaux touchés nécessite le plus souvent un traitement par voie locale à l’aide d’une molécule antifongique, l’énilconazole. Le produit doit être dilué à raison d’un volume pour 50 volumes d’eau tiède, puis appliqué à raison de quatre applications à intervalle de 3 à 4 jours, rendant parfois sa bonne réalisation contraignante et difficile à mettre en œuvre.
Afin de maximiser l’efficacité de ce traitement local, il convient de retirer les croûtes avant application à l’aide d’une brosse dure. Il faudra également que la première administration du traitement soit réalisée sur tout le corps de l’animal afin de traiter également les zones atteintes de façon subclinique. Les administrations suivantes pourront être réalisées seulement sur les lésions visibles.
Une solution vaccinale est également envisageable. Ce vaccin commercial peut être utilisé pour un usage thérapeutique avec le protocole suivant :
5 ml pour un veau de moins de 4 mois ;
10 ml pour un animal de plus de 4 mois ;
primovaccination : totalité du troupeau vacciné 2 fois à 10-14 jours d’intervalle ;
vaccinations ultérieures : seulement les veaux nouveau-nés.
Le vaccin peut également être utilisé à titre préventif selon le protocole suivant :
2 ml pour un veau de moins de 4 mois ;
4 ml pour un animal de plus de 4 mois ;
primovaccination : totalité du troupeau vacciné 2 fois à 10-14 jours d’intervalle.
L’auteur déclare ne présenter aucun conflit d’intérêt qui pourrait influencer ou biaiser de manière inappropriée le contenu de l'article.
Mise en ligne le : 24 juin 2025
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