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Analyse d'article - Cellules souches et plasma riche en plaquettes pour le traitement des lésions tendineuses et ligamentaires d'origine naturelle chez le cheval : revue systématique et méta-analyse

Annabelle Orszag, docteure vétérinaire

Les tendinopathies et les desmopathies représentent une cause majeure de boiterie et de baisse de performance chez le cheval. Qu’elles soient d’origine aiguë ou chronique, ces lésions conduisent souvent à la formation de tissu cicatriciel moins élastique et prédisposent les chevaux à des récidives. Leur traitement conservateur repose sur le repos, accompagné de thérapies adjuvantes (AINS, ondes de choc, laser, hydrothérapie...). Depuis plusieurs années, les thérapies biologiques, notamment le plasma riche en plaquettes (PRP) et les cellules souches mésenchymateuses (CSM), suscitent un intérêt croissant en raison de leur potentiel à améliorer la qualité de la réparation tissulaire et à réduire le taux de récidive.

Objectifs

Cellules souches et plasma riche en plaquettes font partie des techniques de médecine régénérative en vogue pour la prise en charge des affections ostéo-articulaires chez le cheval mais leurs effets restent controversés. Le but de cette méta-analyse est d’évaluer leur efficacité à travers l’analyse des publications sur le sujet.

 

Méthodologie

Une revue systématique a été réalisée par les auteurs, selon les directives PRISMA. N’ont été retenues que les études rédigées en anglais, portant sur des chevaux traités par CSM, PRP ou l’association des deux, avec un groupe contrôle.

Sur les 764 études identifiées, seules 17 ont été finalement incluses. Les chevaux étudiés présentaient des pathologies variées et étaient issus de différentes disciplines (course, sport, western).

 

Points clés

  1. Les lésions tendineuses et ligamentaires représentent une cause majeure de perte économique dans le secteur équin, en raison de leur guérison lente et de la forte probabilité de récidive. On estime leur prévalence entre 6 et 15 %.
  2. Les traitements biologiques comme les cellules souches mésenchymateuses (CSM) et le plasma riche en plaquettes (PRP) ont montré un effet bénéfique potentiel, mais les études sont très hétérogènes, ce qui limite leur analyse et leur comparaison.
  3. Cette méta-analyse révèle que ni les CSM, ni le PRP, ni leur association n’augmentent significativement le taux de retour à la performance. Toutefois, les CSM seules ou en association avec le PRP réduisent le risque de récidive.
  4. Il est nécessaire d’améliorer la qualité méthodologique des études cliniques à venir afin de pouvoir guider les praticiens de manière plus fiable.

 

Résultats

Les deux principaux paramètres considérés étaient le retour à la performance et le taux de récidive.

La méta-analyse ne met pas en évidence d’augmentation significative du retour à la performance avec ces traitements biologiques. En revanche, l'administration de CSM seules ou en combinaison avec du PRP réduit le risque de récidive pour les tendinopathies et les desmopathies. Ces traitements doivent donc être intégrés dans un protocole de rééducation adapté, et leur choix dépendra de la disponibilité, du coût, et de l'expérience du praticien.

 

Limites

Les résultats doivent être interprétés avec prudence en raison de la forte hétérogénéité des données, de la qualité méthodologique globalement faible et du risque élevé de biais dans la majorité des études.

Les études sur le PRP par exemple, ont généralement utilisé une injection intra-lésionnelle unique échoguidée mais le protocole de préparation, les doses et le volume administrés étaient variables.

De même, les études sur les CSM ont utilisé différents types de cellules (cellules autologues dérivées de la moelle osseuse, du sang ou du tissu adipeux, parfois combinées à d'autres produits biologiques).

Enfin, la difficulté à définir précisément la variable de retour à la performance (en raison des différences de races de chevaux et de leur utilisation notamment) et l’hétérogénéité des données de suivi (qui portaient sur des périodes de moins d’un an à plus de 18 mois) constituent une limite évidente pour l’évaluation du paramètre « retour à la performance ».

 

Recommandations

Pour permettre une analyse plus pertinente et une comparaison plus fine des différentes études sur le sujet, il serait judicieux d’améliorer le recueil des données concernant le(s) produit(s) (dose et protocole d’administration), de procéder à une administration en double aveugle, d’augmenter les populations de chevaux (traités et témoins) et de standardiser le protocole de réhabilitation.

Déclaration de conflit d'intérêt

L’autrice de cet article, comme les auteurs de la revue, déclarent ne présenter aucun conflit d’intérêt qui pourrait influencer ou biaiser de manière inappropriée le contenu de l'article.

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