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Vétérinaires : diplôme unique, revenus multiples ?

Crédit photo @ Zhuravlev Andrey - shutterstock.com
En France, parler d’argent reste un sujet hautement sensible. Et ce qui est vrai au sein des familles, entre amis, ou dans les entreprises — l’est encore plus dans les professions dites « vocationnelles ». Parmi elles, les vétérinaires se distinguent par une forme particulière de pudeur économique, mêlée de culpabilité, de peur du jugement et d’un idéal de dévouement qui rend la question financière presque… indécente.

« Mais pourquoi est-il donc si difficile de parler d’argent ? »

Parce que cela touche à une dimension culturelle. Depuis des générations, l’argent est associé à la réussite individuelle, au pouvoir… et à une forme de vulgarité. En parler, c’est risquer d’être taxé d’arrivisme ou d’égocentrisme. Or, dans un pays attaché à l’égalité et à la discrétion, la transparence salariale est perçue comme déplacée. Cela se vérifie dans les milieux artistiques, universitaires, ou médicaux… et tout particulièrement chez les vétérinaires.

Dans les facultés vétérinaires françaises, on apprend d’ailleurs à diagnostiquer, soigner, opérer, rassurer… mais beaucoup moins à chiffrer. Le rapport à l’argent y semble flou, voire légèrement honteux. Combien gagne un vétérinaire ? Quelle marge dégage une clinique ? Comment fixer le juste prix d’une consultation ? Ces questions essentielles sont souvent éludées, reléguées au rang de préoccupations secondaires. Et pourtant, dès l’entrée dans la vie active, elles deviennent centrales.

Que l’on travaille en structure rurale, canine, équine ou mixte, la réalité est là : les journées sont longues, la charge mentale est lourde, les responsabilités sont grandes… pour des revenus parfois jugés modestes au regard des études, de l’engagement et des sacrifices consentis.

Redonner à l’argent sa juste place

Ne pas parler d’argent, c’est d’abord s’exposer à l’ignorance. Ignorer ce que gagne un confrère ou une consœur, c’est rendre difficile toute négociation salariale. C’est aussi probablement accepter, sans le savoir, des écarts de rémunération parfois injustifiés. Et, pour les jeunes diplômés, c’est entrer dans la vie professionnelle avec des attentes qui peuvent être irréalistes — dans un sens ou dans l’autre.

Parler d’argent ne veut pas dire devenir vénal ou cynique. Cela ne signifie pas non plus brader l’amour des animaux ou trahir sa vocation. Cela veut dire reconnaître que chaque acte a un coût, que le savoir-faire mérite rémunération, et que la santé économique d’un vétérinaire est un levier essentiel pour garantir à la fois la qualité des soins… et le bien-être du soignant.

Alors oui, parlons argent ! Parlons tarifs, salaires, marges, rentabilité. Posons-nous la question de la juste valeur du travail vétérinaire. Brisons les non-dits et les tabous, les suppositions, les « à peu près ». Car une profession qui refuse de parler d’argent est une profession qui risque de se fragiliser. Et à terme, il faudra bien que certains paient l’addition…

Un seul diplôme mais des réalités différentes

Derrière l’image charmante du véto avec un chiot (ou un veau !) dans les bras, semble se cacher une réalité bien moins uniforme : celle des disparités salariales qui fracturent la profession. Car oui, tous les vétérinaires ne sont pas logés à la même enseigne… et encore moins à la même fiche de paie.

Au fil des discussions entre confrères et consœurs, de grandes différences semblent émerger selon la zone géographique, le type d’exercice, le statut ou encore la spécialisation. Les jeunes vétérinaires en milieu rural évoquent parfois des revenus modestes au regard du temps de travail hebdomadaire. En zone urbaine, les salaires peuvent parfois sembler plus élevés, notamment dans certaines structures spécialisées, mais les écarts restent difficiles à objectiver, faute de données transparentes.

Libéral, salarié, spécialiste : des écarts perçus, mais mal mesurés

La fracture entre vétérinaires libéraux, salariés et spécialistes est une autre réalité souvent évoquée, mais rarement quantifiée. Les premiers assument le risque entrepreneurial ; les seconds bénéficient d’un cadre plus sécurisé, mais parfois au prix d’une stagnation salariale ; les spécialistes, enfin, exercent dans des niches techniques, souvent mieux rémunérées, mais au prix d’un long parcours de formation. Autant de trajectoires possibles… mais à quel prix ? Et pour quelle reconnaissance économique réelle ?

Femmes vétérinaires : la double peine ?

Dans une profession féminisée à près de 60 % et même à 75,4 % dans la population des moins de 40 ans, les inégalités de rémunération liées au genre semblent persister, à poste équivalent. Les causes potentielles sont multiples : arbitrages personnels, discriminations persistantes, rigidité des structures. Là encore, les perceptions sont fortes… mais les chiffres, rares.

 

Mais alors pourquoi vous proposer une enquête ?

Aujourd’hui, impossible de dresser un tableau précis des rémunérations des vétérinaires en France. Des chiffres circulent, souvent flous, voire contradictoires. Mais entre les témoignages, les ressentis, et la réalité… qui sait vraiment ce que gagne un vétérinaire en 2025 ? Ainsi, dans un premier temps, intéressons-nous au cas des vétérinaires salariés.

Pour ce faire, nous avons besoin de vous !
Pour mettre des données fiables sur des réalités souvent tues, nous lançons une enquête 100 % anonyme destinée aux vétérinaires salariés.

L’objectif : dresser un état des lieux utile, sincère, et faire émerger des pistes de réflexion collectives.

  • Anonymat garanti
  • 5 minutes chrono
  • Résultats publiés dans un article à venir

 

Parce que la transparence est un premier pas vers l'évolution !

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Plus vous serez nombreux à répondre, plus notre photographie de la réalité sera juste. Ensemble, faisons parler les chiffres. N'hésitez pas à en parler et à partager cette enquête autour de vous !

NB : d’autres enquêtes suivront pour les vétérinaires libéraux !

 

Annabelle Orszag,
Vétérinaire

 

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