Se connecter

Par Marine Slove et Coline Musel

Podcast conversationnel long format, disponible tous les lundis sur toutes vos plateformes d’écoute préférées.

Parce qu’il y a mille façons d’être vétérinaire.

Vet’o micro, c’est le podcast qui rend la parole aux vétérinaires et nous permet enfin de livrer notre propre regard sur la profession, même s’il diffère parfois de la version idéalisée bien ancrée dans l’imaginaire collectif. Vous entendrez ici à nos micros des consœurs et des confrères, praticiens ou non, se confier sur une tranche de leur existence et interroger leur quotidien professionnel. Nous avons voulu ici nous raconter tels que nous sommes, parler de notre rapport au métier mais aussi et avant tout de notre rapport à la vie.

Publié le 25.08.2023 Durée : 67 min Écoutes : 5965

REDIFFUSION : Épisode #25 - Victoire Delesalle - Femme de brousse

Victoire Delesalle (ENVA 2014), fondatrice et directrice de l'association Melindika, au 🎙de Marine.

Petite, Victoire découvre son amour de la nature dans le bois familial de son grand-père, dans le Pas-de-Calais. C’est ainsi qu’elle décide qu’elle deviendra éleveuse ou vétérinaire. À l’école d’Alfort, elle rejoint l'ADDUNA, l’organisation étudiante d’AVSF (Agronome et Vétérinaire Sans Frontières) et en dernière année, elle part faire sa thèse au Cambodge et y découvre une autre manière d’appréhender l’élevage. Cette expérience est fondatrice : sa rencontre avec des personnes vulnérables issues de la ruralité conditionne ses débuts dans le développement rural. 

→ La suite ? Ce sera l’Inde ✈️ après une formation en diagnostic agraire. Puis, en 2016, c’est le début d’une aventure africaine qui débute avec Sylvain Hawawini (Vet'o micro épisode #06) et qui la mènera en Zambie. L’objectif : vivre en immersion dans la brousse pour comprendre les pratiques des éleveurs agro-pastoraux qui y vivent. De fil en aiguille, elle crée Melindika, une association de solidarité internationale de soutien à l’élevage paysan. 

→ Victoire nous raconte ici comment elle a demandé un terrain au chef, construit une hutte (de la paille pour le toit et de la boue de termitières pour les murs 😳), que pendant la saison des pluies, elle rentre chez elle en pirogue et qu’au début, elle était payée en troc : service véto contre citrouille, poule ou au mieux chèvre 😳. Si vous vous demandez si elle a l’eau et l’électricité, je vous le dis tout de suite : la réponse est non !

👉🏾 Mais Victoire n’est pas que vétérinaire. Elle est aussi femme et cela nous amène ici à aborder un autre sujet. Car pour ses premiers pas dans la maternité, Victoire devra affronter un terrible coup du sort : 3 fausse-couches consécutives, dont la première se fera dans la brousse. Seule et loin de son conjoint, comment accepter le silence assourdissant d’un coeur qui ne bat plus ? Et comment ne pas laisser s’insinuer l’insupportable idée que ce soit liée à son mode de vie atypique ? Victoire vit là le premier échec de son brillant parcours et son optimisme naturel en est mis à mal. Alors il a bien fallu accepter la désobéissance de son corps et apprendre tant bien que mal à lâcher prise, un peu, pour conjurer la mort par la vie (car Victoire est à présent maman d'une petite fille).

C’est le parcours d’une authentique intuitive, d’une vétérinaire de brousse, d’une femme que pas grand-chose n’arrête et d’une mère en devenir qui porte son prénom comme un gant !  


🔗 Liens de l'épisode :

ADDUNA

Association Melindika 

AVSF  


Création : Marine Slove - Production : TÉMAvet - Hôte : Marine Slove - Enregistrement : Marine Slove - Montage : Stéphanie Patiny - Textes : Marine Slove - Musique : Chocolate Cookie Jam - An Jone

Publié le 18.08.2023 Durée : 78 min Écoutes : 5550

REDIFFUSION : Épisode #34 - Stéphane Houdet - Un esprit MacGyver au service du rêve olympique

Stéphane Houdet, vétérinaire (Nantes Oniris 1994) et triple champion paralympique au 🎙️ de Sophie.

Dès le plus jeune âge, Stéphane se découvre une véritable passion pour les sports de balle mais ne franchit pas le cap du sport de haut niveau, se rangeant docilement aux sages recommandations parentales de poursuivre des études. Le métier de vétérinaire n’est pas une vocation mais bien le choix de l’amour car il passe le concours pour suivre sa petite amie 🥰 de l’époque ! La passion des animaux grandit au fil des années, des stages et des rencontres, notamment celle avec celui qui deviendra son associé dans une clinique mixte du charolais où il se destine à la rurale 🐄.

Pour sceller leur future association, les deux amis entreprennent un road trip à moto 🏍️ qui prend fin brutalement en Autriche lorsque la jambe gauche de Stéphane est violemment percutée par une voiture. Même si plusieurs jours de coma artificiel et de multiples interventions parviennent à sauver sa jambe, Stéphane est contraint de faire évoluer sa pratique vers la canine et de réviser ses objectifs sportifs. Mais pas question pour autant de revoir ses ambitions à la baisse, ça serait mal le connaître ! En quelques mois, il devient champion de France et numéro 1 européen en handigolf et fait une rencontre qui va à nouveau changer le cours de sa vie.

Huit ans se sont passés depuis l’accident et son rêve de prothèse se réalise, véritable cadeau de noël qui marque le retour à une mobilité salvatrice et à ses premières amours : le tennis 🎾 ! Il reprend la raquette, renoue avec ses sensations et redécouvre le court… en fauteuil. Son esprit de compétition, inassouvi, refait surface et le conduit aux sommets : triple champion paralympique, sans parler des 23 tournois du grand chlem. Porte-drapeau aux derniers jeux de Tokyo puis officier de la légion d’honneur aux côtés notamment de Teddy Rinner, ces distinctions viennent récompenser sa ténacité et sa volonté farouche de faire briller la France à l’international.

Résilient, entrepreneur, persévérant… il ne s’est jamais départi de sa philosophie de vie, résolument positive. Selon Stéphane, c’est le vétérinaire en lui qui a permis de trouver la prothèse adaptée à ses besoins et ensuite de produire et perfectionner son fauteuil de champion. Une formation, on l’oublie parfois, qui nous ouvre sur le monde et nous offre des perspectives infinies… Son rêve : que le tennis en fauteuil devienne une discipline en tant que telle, le premier sport « universel » aux Jeux Olympiques.

👏 Une ode au courage et un véritable souffle de « positive attitude » et de patriotisme à moins de 500 jours de Paris 2024 ! 


🔗 Lien de l'épisode :

- Handilab 

- Tennis fauteuil

- Instagram de Stéphane

Création : Marine Slove - Production : TÉMAvet - Hôte : Sophie Wilford - Enregistrement : Sophie Wilford - Montage : Stéphanie Patiny - Textes : Sophie Wilford et Annabelle Orszag - Musique : Chocolate Cookie Jam - An Jone 

Publié le 11.08.2023 Durée : 62 min Écoutes : 4716

REDIFFUSION : Épisode #15 - Inès Fruit - Une vet-aventure associative en voilier

Notre consœur Inès Fruit (Nantes Oniris 2018) au 🎙 de Marine.

Inès, c'est une vet-aventurière qui, en plus des idées, a l'énergie pour les concrétiser ! À l'école, elle rêve de devenir chirurgienne équine mais des expériences de stages à l'étranger viennent heurter ses convictions... Et à quatre mois seulement de son diplôme, elle pense à tout plaquer ! De cette remise en question brutale, d'un stage bénévole en Thaïlande et d'une belle rencontre amoureuse naitra finalement Sail of Solidarity, une asso dont l'objectif est de venir en aide à des associations locales du monde entier sur des problématiques vétérinaires. Pour aller à leur rencontre ? En voilier, bien sûr et ce même si Inès n'a jamais fait de voile 🤨... Qu'à cela ne tienne, elle apprendra ! 

Deux ans après la création de Sail of Solidarity, Inès, son amoureux Antoine et leur chienne Nawak embarquent sur le Pacha Mama, un voilier de 12 m de long. En novembre et malgré une météo capricieuse sur la Méditerrannée, ils lèvent l'ancre ⚓️ du Port de Gruissan pour s'embarquer dans une folle aventure. Cap sur Malaga, puis le détroit de Gibraltar pour arriver aux îles Canaries. Puis, direction le Cap Vert avant d'entamer quinze jours de Transatlantique en "suivant les alizés" jusqu'aux Antilles ! C'est là qu'Inès entame la partie associative de son projet, découvre l'ampleur des besoins et se sent enfin utile... Sail of Solidarity prend alors tout son sens et lui permet de se reconnecter avec son métier de vétérinaire et de reprendre le chemin... de la chirurgie.

Merci Inès de m'avoir embarqué sur ton bateau-véto, d'avoir raconté les galères, les avaries, les moments de grâce et les belles rencontres aussi ! Un pur moment d'évasion !

➡️ Vous avez envie d'aller aider Inès et Antoine quinze jours aux Antilles sur vos vacances, contactez-les sur contact@sailofsolidarity.org  

🔗 Liens de l’épisode :

Sail of solidarity  

Cagnotte hellloasso 

Création : Marine Slove - Production : TÉMAvet - Hôte : Marine Slove - Enregistrement : Marine Slove - Montage : Stéphanie Patiny - Textes : Marine Slove - Musique : Chocolate Cookie Jam - An Jon 

Publié le 04.08.2023 Durée : 68 min Écoutes : 4309

REDIFFUSION : Épisode #28 - Élodie Bligny - Breizh vétérinaire : l'insularité comme projet de vie

Élodie Bligny, vétérinaire canine (EnvA 2011) en Bretagne et habitante de l'Île-aux-Moines, au 🎙de Marine.

Élodie a grandi près de Chantilly, capitale du cheval. Si son grand-père a tout fait pour qu'elle n'attrape pas « le virus du cheval » (et a réussi), elle a quand même attrapé celui de la médecine vétérinaire... Comment ? En arpentant les allées de la salle vétérinaire du Musée Vivant du Cheval, entre planches d'anatomie et bocaux de formol ! Car Élodie a toujours voulu deux choses : être vétérinaire et vivre en Bretagne. Et je vous le donne en mille : persévérante comme elle est, elle a réussi les deux ! Et ce même si le mot « réussite » est très loin de son vocabulaire car elle est régulièrement rattrapée par un syndrome de l'imposteur envahissant, qui la suit depuis ses études...

→ En 2017, Élodie s'installe avec sa petite famille sur l'Île-aux-Moines, une île du Golfe du Morbihan non reliée au continent et travaille à 60 km de chez elle. Les contraintes ? Elle les assume pleinement et nous les raconte avec le sourire, comme quand elle rate parfois le dernier bateau (évidemment les jours de tempêtes). L'île-aux-Moines, c'est le refuge qui lui permet de compenser l'extrême investissement émotionnel qu'elle met au service de ses patients. Quand elle pose le pied sur le bateau, son esprit prend le large et ça, ça recharge ses batteries.

→ Sans ambages, Élodie aborde son manque de confiance en elle, exacerbé par l'élitisme de notre cursus et même sa culpabilité de ne pas s'être encore associée, qui contraste complètement avec la force solaire qu'elle dégage. C'est l'histoire d'une « vraie vétérinaire » (quoiqu'elle en dise) qui ne transige pas avec son équilibre et qui a su ajuster son projet professionnel sur son projet de vie insulaire atypique. Dans un coin de sa tête germe d'ailleurs petit à petit l'idée d'un petit local de consultations à l'Île-aux-Moines 🤫, pour recréer un service de proximité. 

→ Un pur moment de douceur et d'humilité, avec vents et marées... 

🔗 Lien de l'épisode :

- L'île-aux-Moines : https://www.mairie-ileauxmoines.fr/  

Création : Marine Slove - Production : TÉMAvet - Hôte : Marine Slove - Enregistrement : Marine Slove - Montage : Stéphanie Patiny - Textes : Marine Slove - Musique : Chocolate Cookie Jam - An Jone 

Publié le 28.07.2023 Durée : 47 min Écoutes : 2624

HS ASV #04 - David Caroën : ASV au masculin, croire en ses rêves et provoquer la chance

David Caroën, ASV au masculin (ESAV, 2022) au 🎙 de Manuelle.

A l’heure où certains (et majoritairement certaines !) quittent leur métier d’ASV pour toutes sortes de reconversions professionnelles, David a fait le chemin inverse et a choisi de devenir ASV à 50 ans. Le moins que l’on puisse dire c’est que son parcours est aussi atypique qu’inspirant. Son témoignage apporte un éclairage différent sur la profession, tant par sa reconversion tardive que par sa condition d’homme dans un environnement ultra féminisé. 

Peu convaincu par les orientations professionnelles qui s’ouvrent à lui au lycée, David choisit de ne pas poursuivre ses études 💼 et entre dans la vie active dès la fin de son service militaire. Véritable autodidacte, il commence souvent tout en bas de l’échelle et n’a de cesse de gravir les échelons de chaque entreprise dans laquelle il évolue. En 2019, après 10 ans chez DHL, il quitte son poste de chef d’exploitation et envisage sérieusement un changement de cap. S’il na pas vraiment choisi ses précédents emplois, il les a néanmoins aimés mais aucun n’était représentatif de ses réelles motivations. 

Le passage à la cinquantaine est donc l’occasion rêvée de ne plus choisir un métier par besoin mais par envie 😍. Pour le petit garçon qui se rêvait biologiste marin 🐋, devenir ASV est donc le choix du cœur ; celui qui le rapproche le plus de ses aspirations d’enfant. Grâce au soutien sans failles de son épouse, il s’inscrit à l’ESAV. A l’issue des 2 années de formation qui représentent à la fois un défi logistique pour concilier projet professionnel et vie de famille 🧸 (David est papa de 3 enfants !) et un véritable investissement financier, il devient enfin auxiliaire vétérinaire 🐶🐱. 

Depuis l’obtention de son diplôme en 2022, il travaille au sein de la structure 🩺 qui l’a accueilli pour ses stages. Prise de rendez-vous, hospitalisations, urgences, comptabilité 📈… les missions quotidiennes sont variées et le rythme intensif mais ce métier au contact des animaux est passionnant. Son intégration au sein d’une équipe féminine n’a posé aucun problème, bien au contraire ! La complémentarité et le partage d’expérience ont soudé tous les membres de leur équipe de soins. 

Le passage de la VAE pour atteindre l’échelon 5 à titre individuel et la création d’un échelon 6 pour faire évoluer la délégation d’actes à l’échelle de la profession font partie de ses interrogations. Mais rien qui ne puisse remettre en question son choix. Le parcours de David prouve que tout projet est réalisable s’il on s’en donne les moyens et illustre assez bien la maxime « quand on veut, on peut ! »

Son conseil ? Ne vous arrêtez pas aux mises en garde et aux doutes de votre entourage, foncez et provoquez votre chance 🍀 ! 

Ce hors-série ASV de l’été en 4 épisodes est rendu possible par PROPLAN©.


🔗 Liens de l'épisode :  

- Thèse d'exercice vétérinaire d'A. Vasseur, Les reconversions professionnelles chez les ASV, 2021
- Que faut-il savoir sur les échelons des auxiliaires vétérinaires ? 

- Que vais-je bien pouvoir faire, si je ne suis plus ASV ? 


Création : Marine Slove - Production : TÉMAvet - Hôte : Manuelle Hoornaert - Enregistrement : Manuelle Hoornaert - Montage : Stéphanie Patiny - Textes : Annabelle Orszag - Musique : Chocolate Cookie Jam - An Jone 

Publié le 21.07.2023 Durée : 36 min Écoutes : 2903

HS ASV #03 - Julie Antonia : ASV associée, s’impliquer pour continuer d’évoluer

Julie Antonia, ASV associée (IFSA, 2002) au 🎙 de Manuelle.

Quand on évoque l’association, on pense généralement aux vétérinaires mais les ASV peuvent tout à fait détenir des parts de l’entreprise, comme nous l’explique Julie. Après une expérience de plus de 20 ans en tant qu’ASV, elle se consacre aujourd’hui quasi exclusivement à ses fonctions managériales et administratives. Son parcours, bien que peu courant, est pourtant une voie à explorer pour celles et ceux qui souhaitent continuer d’évoluer en santé animale tout en accédant à de nouvelles responsabilités.

Les soins aux animaux 🩺 relèvent souvent d’une vocation et ASV est un véritable métier-passion. Julie valide en 2002 sa formation en soins animaliers par le biais de l’IFSA après un bac pro en comptabilité et gestion. Son premier poste ne répondant pas vraiment à ses attentes, elle envisage (déjà ?!) de changer de voie. Heureusement, elle accepte un CDI dans une structure qui lui correspond davantage et dans laquelle elle trouve plus naturellement sa place. Elle y est d’ailleurs toujours !

2012 marque à la fois la validation de sa VAE ainsi que le début des travaux d’agrandissement de la clinique. L’équipe double rapidement et à la faveur d’un changement des statuts de l’entreprise en 2017, Julie a l’opportunité de passer associée. Si légalement la répartition des parts sociales de l’entreprise vétérinaire ne peut excéder 25% pour l’ASV, la part de Julie lui permet néanmoins de prendre part aux discussions et aux prises de décisions, un juste retour des choses aux vues de son implication et de la qualité de son travail. Pour acquérir davantage de légitimité au sein d’une entreprise grandissante, Julie s’inscrit à des cours du soir ✍️ et obtient sa licence de gestion et management au bout de 2 ans.

En 2020, la clinique poursuit son extension avec l’ouverture d’un second site. Depuis un an, elle occupe essentiellement des fonctions managériales (gestion des ressources humaines, comptabilité, communication digitale, plan de formation…) au sein des 2 structures. Mais les missions de Julie dépassent le cadre de son entreprise, elle œuvre au quotidien pour faire évoluer le métier d’ASV. Elle est d’ailleurs récompensée par le trophée Vet Nurse Day en 2021 🏆; une distinction décernée chaque année mettant en lumière les initiatives positives réalisées par les ASV.

Animée par la volonté farouche de susciter les changements pour sa profession et de les accompagner, Julie aspire à faire évoluer l’écosystème vétérinaire pour en garantir la pérennité. Selon elle, si des perspectives d’évolution existent, même après 20 ans, et que le salaire 💵 évolue de pair avec la prise de nouvelles fonctions, il y aura sûrement moins de reconversions. Son expérience lui permet d’envisager ces changements avec optimisme 😀 : tout est possible dès lors que l’on en discute ! Un dialogue ouvert et constructif permet souvent de faire évoluer la situation, et pourquoi pas, à terme, les mentalités ?

Ce hors-série ASV de l’été en 4 épisodes est rendu possible par PROPLAN©.


🔗 Liens de l'épisode : 

- S’associer en tant qu’ASV, et pourquoi pas ?  

- L’échelon 6 pour les auxiliaires vétérinaires : mythe ou réalité ?  

- Auxiliaire vétérinaire : un métier aux multiples facettes 

- https://www.vetnurseday.com/ 

- https://www2.zoetis.fr/espace-veterinaires/comite-asv-zoetis 

- LinkedIn de julie  


Création : Marine Slove - Production : TÉMAvet - Enregistrement : Manuelle Hoornaert  - Montage : Stéphanie Patiny - Textes : Annabelle Orszag - Musique :  Chocolate Cookie Jam - An Jone

Publié le 14.07.2023 Durée : 65 min Écoutes : 3283

HS ASV #02 - Cindy Bouquemont : ASV écrivaine, partager pour avancer ensemble

Cindy Bouquemont, ASV résiliente et persévérante (BTA option soins aux animaux puis VAE) au 🎙 de Manuelle.

🚨 Avertissement : cet épisode aborde le sujet douloureux du deuil périnatal. 

La vie éprouve parfois durement les êtres et pourtant la joie de vivre et la vocation professionnelle de Cindy sont intactes. Pour cette maman de 4 enfants, confrontée à deux reprises à la douleur violente du deuil périnatal, la vie était sans doute trop précieuse pour la laisser filer. Elle nous explique comment les épreuves de la maternité ont influencé son parcours d’ASV. Son histoire est à la fois dure et bouleversante mais elle est également belle et représente une formidable preuve d’espoir et d’amour ❤️‍.

L’amour des animaux remonte à l’enfance, comme pour bon nombre d’entre nous. Si ses résultats scolaires ne lui permettent pas d’envisager une carrière de vétérinaire 🩺, Cindy ne se décourage pas pour autant et devient ASV après un BEP puis un BTA. Pour des raisons géographiques et logistiques, elle ne peut pas entreprendre la formation diplômante du GIPSA mais elle obtient un premier poste dans la Meuse, qu’elle occupe pendant 5 ans. Dans la seconde structure qui l’embauche (et elle y est toujours depuis 15 ans !), son patron insiste pour qu’elle passe une VAE.

Déjà maman d’un petit garçon de 3 ans, Cindy devient mamange (contraction du mot maman et du mot ange pour désigner une maman ayant perdu son bébé autour de la naissance) par deux fois. Grâce au groupe SPQVA (Soyons Plus Que Vétos/ASV) et au soutien d’une vétérinaire avertie, elle publie un livre ✍️ "Le bonheur en partant a dit qu’il reviendrait", pour raconter son histoire, davantage pour témoigner et aider les autres que pour elle-même.

Ce double deuil douloureux a aussi des répercussions sur sa façon de percevoir son métier et elle envisage même d’en changer. Malgré des entretiens prometteurs dans le secteur de l’immobilier, elle réalise qu’elle aime profondément ce qu’elle fait. Ses craintes et ses appréhensions (de perdre son empathie et de ne plus parvenir à gérer la relation avec les clients confrontés à la perte de leur animal) s’estompent et elle revient travailler après la naissance de sa fille « arc-en ciel »🌈.

Les voyages chez l’habitant aux 4 coins de la planète lui ont permis de s’ouvrir aux autres et de réaliser que la maternité et le deuil périnatal ne sont pas vécus de la même façon à travers le monde. Elle aime partager et s’investit d’ailleurs dans les évènements annuels SPQVA, pour ne pas se limiter aux relations virtuelles, malgré tout le bien qu’elles lui ont fait.

Elle apprend chaque jour un peu plus à vivre avec l’absence de ses 2 anges 😇 😇 et continue de croire en un avenir radieux pour sa famille. Son envie de mordre la vie à pleines dents est contagieuse et son message, plein d’optimisme et de sagesse, est un véritable baume au cœur pour toutes les personnes éprouvées par la vie.

Ce hors-série ASV de l’été en 4 épisodes est rendu possible par PROPLAN©. 


🔗 Liens de l'épisode : 

- Page Facebook du livre de Cindy : Le bonheur en partant a dite qu'il reviendrait  

- Épisode #33 - Élodie Malartic - Mamange pour la vie 

- Groupe Facebook : Par'anges 

- Groupe Facebook : Souvenanges 

- Vidéo témoignage Cindy   


Création : Marine Slove - Production : TÉMAvet - Enregistrement : Manuelle Hoornaert  - Montage : Stéphanie Patiny - Textes : Annabelle Orszag - Musique :  Chocolate Cookie Jam - An Jone

Publié le 07.07.2023 Durée : 54 min Écoutes : 3763

HS ASV #01 - Alexandra Mercier : ASV chevronnée, s'écouter pour ne jamais se lasser

Alexandra Mercier, ASV passionnée (CNFA de Maisons Alfort, 2001) au 🎙 de Manuelle.

Quand on vous dit 24, vous pensez à quoi ? Au nombre d’heures dans une journée ? Aux 24h du Mans ? Au nombre de cases sur le calendrier de l’Avent ? À une série culte ? Pour Alexandra, ça correspond à son nombre d’années d’expérience comme ASV auprès des animaux de compagnie. Et cette jeune maman n’a pas dit son dernier mot ! Ce métier, c’est une vocation et il n’est toujours pas question de reconversion.

Les animaux entrent dans la vie d’Alexandra à l’âge de 10 ans, grâce à un chien reçu en guise de cadeau d’anniversaire. Et c’est tout de suite une évidence… C’est au CDI (les anciens savent 😉) de son collège qu’elle découvre le métier d’aide-vétérinaire et elle va se donner les moyens de réussir. Après une terminale S, elle intègre donc le GIPSA et fait son alternance dans une petite structure des Yvelines. Dès son 2ème poste, elle obtient un CDI dans la structure qui correspond parfaitement à ses attentes : le CHV de Frégis. Malgré un rythme intense et des journées de 12 heures, la taille, le dynamisme et l’esprit d’équipe du CHV sont de véritables moteurs. Elle va d’ailleurs y rester 17 ans, l’occasion de développer de nouvelles compétences et de prendre plus de responsabilités.

Elle ne choisit pas l’évolution classique en chirurgie car les attributions des ASV au bloc sont assez éloignées de ce qu’elle aime : le contact direct avec l’animal… éveillé ! Elle devient « coach », c’est-à-dire en charge de superviser les plannings et les soins, et décide également de devenir formatrice au GIPSA. Après toutes ces années d’adrénaline, l’évolution du CHV (qui ne cesse de grossir et ambitionne de déménager) n’est bientôt plus compatible avec ses priorités de maman. Les contraintes logistiques (et oui il faut une crèche qui reste ouverte tard le soir !) précipitent son départ pour Eiffelvet, une structure de référés en cancéro.

Tout au long de sa carrière, Alexandra a souvent été entourée de personnes bienveillantes et épanouies dans leur travail. C’est sûrement pour ça qu’à leur contact, son enthousiasme et son implication sont toujours intacts après 2 décennies. Son message, plein de bon sens, nous incite à nous poser les bonnes questions et à tenir compte de nos priorités : il faut trouver l’équilibre perso/pro qui nous rend heureux, et cet équilibre peut être différent selon les périodes de vie. Et comme elle le rappelle, avec beaucoup d’optimisme : quand on a le sentiment d’avoir fait le tour de son travail, il vaut peut-être mieux penser à changer de structure avant d’envisager de changer de métier

Ce hors-série ASV de l'été en 4 épisodes est rendu possible par PRO PLAN®


🔗 Liens de l'épisode

- Thèse d'exercice vétérinaire d'A. Vasseur, “Les reconversions professionnelles chez les ASV, 2021“ 

- Lire notre article : L’échelon 6 pour les auxiliaires vétérinaires : mythe ou réalité ? 

- Compte Instagram d'Alexandra  

Nos médias sociaux : 

- Compte Facebook : https://www.facebook.com/temavet.auxiliaires 

- Compte Instagram : https://www.instagram.com/temavet.auxiliaires/  

Création : Marine Slove - Production : TÉMAvet - Enregistrement : Manuelle Hoornaert  - Montage : Stéphanie Patiny - Textes : Annabelle Orszag - Musique :  Chocolate Cookie Jam - An Jone

Publié le 30.06.2023 Durée : 105 min Écoutes : 5606

Épisode #44 - Sophie Wilford : Le monde (vétérinaire) de Sophie

Sophie Wilford, vétérinaire multicasquettes (Liège 2007) au 🎙 de Marine.

La plupart d’entre vous connaissent Sophie, ou du moins sa voix puisqu’elle a mené l’interview de nombreux invités de ce podcast. Il nous paraissait donc légitime de lui donner à son tour la parole, pour clore en beauté cette première saison ; et vous allez voir qu’elle a des choses à dire !

Pour cette anglo-belge bercée par les chroniques de James Herriot (jeune véto de campagne des années 30), le métier de vétérinaire 🩺 est une évidence dès l’enfance. Après 3 ans à Namur, 3 ans à Liège et de nombreux stages, elle entre dans la vie active en clientèle mixte au Royaume-Uni. Après une première expérience décevante, elle trouve un poste dans une structure CN/EQ à l’esprit familial et bienveillant, typique de l’approche anthropomorphique anglosaxonne des soins vétérinaires. Elle y acquiert confiance et esprit d’équipe dans une ambiance stimulante et confraternelle.

Forte de ce bagage pratique, elle envisage de poursuivre sa formation en équine. Tandis qu’elle postule pour un internat 🐴, elle part faire du volontariat ✈️ avec son mari dans de lointaines contrées, pour assouvir un désir de voyages et d’aventures. La Thaïlande puis le Pérou 🦙, lui montrent un autre visage du métier de vétérinaire ; pour faire face aux problématiques avec les moyens du bord, il faut faire preuve de débrouillardise et de pragmatisme. A son retour, elle profite pleinement de son clinicat au pays de Galles car elle a déjà une bonne expérience terrain. 

Dans la continuité, elle intègre la résidence de médecine interne en équine au Royal College of London. Mais là les choses se gâtent… guerres intestines, stress et angoisses transforment ces 3 années de spécialisation en long calvaire 😰. Elle doit faire face à une situation complexe à la fois professionnellement et personnellement. Malgré une chute vertigineuse d’estime de soi et un divorce, elle s’accroche pour aller au bout du cursus. Elle n’hésite pas à faire des emprunts pour s’octroyer des pauses salvatrices en choisissant des stages au bout du monde. Il n’y a pas à dire, la néonat’ en Australie 🐨 a un petit parfum d’exotisme ! Epuisée moralement et physiquement, elle diffère le passage du Board et quitte à contre cœur le secteur libéral pour le secteur privé. 

Son entrée chez Audevard marque un virage à 180°.  Estimée pour ses compétences, elle retrouve également des horaires décents et le plaisir indicible d’une pause dèj 🍽! Au bout de 3 ans, elle se décide à passer le Board. Avec une volonté de fer, elle s’astreint à réviser✍️ tous les soirs et les week-ends pendant 6 mois. Et même si elle s’est éloignée de la pratique, sa ténacité est couronnée de succès 🎉.  Les ambitions du laboratoire évoluent et ses envies aussi. Elle brigue de nouvelles fonctions au marketing. Sa soif d’apprendre, inextinguible, la pousse à entreprendre un MBA, pour acquérir des compétences commerciales et mieux appréhender les rouages de l’entreprise. Après 5 années, Sophie quitte le secteur privé pour l’entreprenariat mais le covid s’invite dans l’équation. 

Son projet de télémédecine en équine voit le jour quelques mois plus tard. L’essence de See my vet est d’améliorer le quotidien des vétérinaires, ce qui implique d’aller bien au-delà d’une appli. Elle poursuit donc dans cette voie au sein du groupe QOVETIA, à plus grande échelle. Parallèlement, elle rejoint l’équipe de Vet’o micro, pour notre plus grand plaisir (et le vôtre j’espère !). Un burn-out l’a malheureusement tenue éloignée des ondes ces derniers mois mais son sourire et son énergie sont déjà de retour comme vous allez le constater en l’écoutant.


🔗 Liens de l'épisode : 

- See my vet   

- Les podcasts d'Émilia .

- Interview de Sophie sur TÉMAvet 


Création : Marine Slove - Production : TÉMAvet - Enregistrement : Marine Slove - Montage : Stéphanie Patiny - Textes : Annabelle Orszag - Musique :  Chocolate Cookie Jam - An Jone

Publié le 23.06.2023 Durée : 79 min Écoutes : 5128

Épisode #43 - Anne-Sophie Richard : La veto è bella

Anne-Sophie Richard, vétérinaire globetrotteuse (ENVA 2013) au 🎙 de Marine.

Envie d’évasion et de dépaysement ? Anne-Sophie vous emmène en voyage à travers la France, l’Europe et l’Asie ; vous serez conquis par ses anecdotes et son franc-parler !

Pour celle qui se rêvait biologiste marine étudiant les dauphins 🐬aux 4 coins des océans, vétérinaire n’a été qu’un prétexte pour prendre soin des animaux. Après une prépa à Reims, elle intègre Alfort et profite pleinement de sa scolarité entre son cocon alfortien et les joies de la vie parisienne. 

Elle commence rapidement les remplacements et devient même pigiste pour rembourser son prêt étudiant. Elle trouve un premier poste en canine à Nancy, puis un second dans les Vosges dans une clinique mixte. Mais l’envie d’ailleurs est omniprésente et à force d’écumer les petites annonces pendant le brunch dominical, l’aventure se concrétise enfin… en Asie ! Les planètes s’alignent 💫 et son mari décroche une bourse pour aller faire un stage à l’étranger à l’Institut Pasteur, dans le cadre de son master en épidémiologie des maladies tropicales. Alors sans transition, ils s’envolent ✈️ pour le Cambodge.

Elle trouve rapidement du travail auprès d’un véto occidental installé là-bas. Aucun problème pour exercer dans cette partie du monde où la profession n’est d’ailleurs pas règlementée. Les journées sont très similaires à celle d’un praticien en France, bien que le décor soit différent. Les patients aussi, puisque les chats et les chiens côtoient toutes sortes d’animaux exotiques : perroquets, singes 🙊, hérisson albinos, et cafards ! Elle s’aventure même au milieu de la jungle pour faire des prélèvements et établir un protocole de suivi pour les éléphants 🐘 d’une association. C’est une pause incroyable, hors du temps, dans un pays à la marge du monde occidental mais malgré des facultés d’adaptation exceptionnelles (et l’aide ponctuelle de Google Trad !), c’est un véritable choc des cultures. 

Le "projet enfant" signe donc leur retour en Europe et là encore la chance s’en mêle 🍀. Son mari obtient un poste à la FAO et Anne-Sophie accouche à peine 3 semaines après leur arrivée à Rome. Pendant la durée des procédures administratives nécessaires pour faire reconnaître son diplôme, elle prend des cours d’italien et traque les bons plans sur les groupes FB de femmes d’expats. Elle trouve un poste en canine mais la réalité du terrain n’est pas aussi réjouissante que la vie romaine : horaires pénibles, travail le dimanche, salaire bas…

Puis, le confinement marque leur retour en France et la Bretagne s’impose tout naturellement 😍 pour des raisons pratiques et affectives. Nouveau poste, nouveaux horaires, nouvelle vie de famille et nouveaux projets. Après deux rendez-vous manqués depuis son inscription sur liste d’attente en 2015, elle commence son CES d’hémato-bioch en 2021. Accomplie et épanouie, elle ne peut cependant s’empêcher de rêver à la découverte de nouveaux horizons. Un prochain départ n’est peut-être pas si loin…

👉Alors pour celles et ceux qui voudraient suivre ses traces, son message est sans équivoque : allez-y, foncez ! I n’y a rien à perdre, mais au contraire tout à gagner. Le métier de vétérinaire 🩺 est universel et grâce à lui, tout est possible. Si elle met son parcours atypique sur le compte de la chance, des rencontres et des heureux concours de circonstances, elle a pourtant franchi avec succès les barrières de la langue, de la culture, des espèces et de la maternité. Elle n’a pas de mode d’emploi à nous confier mais son optimisme 😄 ne peut que nous inspirer.


🔗 Liens de l'épisode : 

- LinkedIn d'Anne-Sophie : https://www.linkedin.com/in/anne-sophie-richard-981051aa/ 


Création : Marine Slove - Production : TÉMAvet - Enregistrement : Marine Slove - Montage : Stéphanie Patiny - Textes : Annabelle Orszag - Musique : Chocolate Cookie Jam - An Jone

Publié le 16.06.2023 Durée : 85 min Écoutes : 6017

Épisode #42 - Delphine : Vivante (Partie 2)

Delphine, vétérinaire survivante (Lyon Vetagro-sup 2009) au 🎙 de Marine.

"Delphine est malheureusement décédée en juillet 2025. Nous en sommes très attristées"

🚨 Avertissement : cet épisode aborde les questions de la dépression et du suicide. Veillez à l’écouter dans de bonnes dispositions.


La semaine dernière, Delphine nous expliquait qu’à la différence d’un trouble structurel comme la schizophrénie ou la bipolarité, la dépression est réactionnelle et donc réversible. Mais il va sans dire que la guérison passe par une prise en charge adaptée associant traitement médicamenteux et suivi psychiatrique. Selon elle, il ne faut pas se focaliser sur les éléments déclenchants car la dépression dont elle a souffert est plutôt un processus multifactoriel latent et insidieux. On ne se lève pas un matin en envisageant de mettre fin à ses jours, c’est plutôt la conséquence d’une succession d’épisodes que l’on minimise et que l’on pense avoir réussi à surmonter.

Même si Delphine a honte de ce qu’elle ressent, qu’elle culpabilise, qu’elle se dévalorise, la douleur finit par prendre le dessus, tel un raz de marée. Pourtant, elle n’a de cesse d’imaginer « l’après » et veut à tout prix préserver son entourage. Elle se décide à passer à l’acte, chez elle, seule, en pleine journée ; et paradoxalement, c’est la jalousie maladive de son compagnon qui va la sauver alors qu’elle est sans doute l’un des facteurs qui ont précipité son geste.

Après 2 jours de coma et un séjour en soins intensifs, le réveil est difficile, agité et amer… celle qui ne voulait pas qu’on la sauve se heurte aux nombreuses difficultés du parcours de soin. Vue par le prisme de l’hôpital public, la prise en charge en psychiatrie lui semble inadaptée mais surtout éprouvante et ce qu’elle décrit est tristement conforme à ce qu’on peut lire et entendre à ce sujet. Son séjour est vécu comme un emprisonnement ; elle se sent dépossédée de son libre arbitre et rongée par l’angoisse. Le sentiment d’avoir survécu contre sa volonté est tenace ; il faudra à Delphine plus d’un an pour regretter sincèrement son geste. Sa prise en charge en hôpital de jour dure 6 mois mais elle reprend le travail trop tôt et rechute quelques mois plus tard. Elle se décide à vendre sa clinique et quitte son compagnon toxique. 

Malgré l’émotion qui étrangle sa voix à l’évocation de ces douloureux souvenirs, son message est pourtant plein d’espoir car aujourd’hui elle ressent vraiment la joie d’être encore là pour nous en parler. Ecouter d’autres témoignages lui a permis de s’identifier et d’avancer, alors elle souhaite contribuer à son tour en faisant entendre sa voix et en abordant sans complexe ni tabou ce sujet si sensible. Elle nous encourage à trouver un juste équilibre entre vie pro et vie perso et comme elle nous le rappelle avec beaucoup d’à-propos : le temps libre n’est pas du temps perdu, c’est du temps de vie et c’est même vital ☀️ !


🔗 Liens de l'épisode : 

– Vidéo Coline Musel : https://www.facebook.com/coline.musel/videos/435312144986127/ 

– Podcast Interception de France Inter, « Vétérinaires, le grand malaise d'un métier qui fait rêver », 15 janvier 2023.

– Clinique Villa des Roses, Inicea à Lyon


Création : Marine Slove - Production : TÉMAvet - Enregistrement : Marine Slove - Montage : Stéphanie Patiny - Textes : Annabelle Orszag - Musique : Chocolate Cookie Jam - An Jone

Publié le 09.06.2023 Durée : 75 min Écoutes : 6568

Épisode #42 - Delphine : Vivante (Partie 1)

Delphine, vétérinaire survivante (Lyon Vetagro-sup 2009) au 🎙 de Marine.

"Delphine est malheureusement décédée en juillet 2025. Nous en sommes très attristées"


🚨 Avertissement : cet épisode aborde les questions de la dépression et du suicide. Veillez à l’écouter dans de bonnes dispositions.


La dépression, le suicide, ou encore le burn-out sont malheureusement des termes qui ne sont pas étrangers au milieu vétérinaire. Ce sont d’ailleurs des sujets tristement d’actualité au sein de la profession, comme en témoigne le mouvement NOMV (Not One More Ve) sur les réseaux sociaux.  Nous connaissons d’ailleurs tous un vétérinaire qui est passé à l’acte… On ne peut que remercier Delphine pour son courage et la sincérité bouleversante de son témoignage, au travers duquel elle attire notre attention sur l’importance de l’entourage pour éviter l’isolement et l’impact délétère d’un retard ou d'une mauvaise prise en charge. 4 ans après son geste désespéré, elle parvient à mettre des mots sur ces maux, avec une certaine pudeur mais surtout avec l’espoir que le fait de partager son expérience puisse aider d’autres personnes. 

→ Lyonnaise d’origine, à la sortie du lycée, la transition vers la prépa est plus que brutale pour Delphine, qui se heurte à un environnement compétitif à l’extrême, dans lequel les relations humaines sont dictées par la défiance. Même le processus de sélection vise à accéder à la réussite dans la douleur. L’intégration est donc un soulagement, une véritable bouffée d’oxygène car elle est synonyme de diplôme au bout du cursus, loin du climat malsain généré par le concours. 

🩺 Son entrée dans la vie active se fait dans un environnement tendu, sur un marché de l’emploi peu favorable pour les jeunes vétérinaires car en 2009, les opportunités ne font pas légion, en tout cas en région lyonnaise. Ses premiers postes la mettent déjà à l’épreuve car elle cumule les remplacements d’associés. L’absence d’accompagnement, le harcèlement, le rythme infernal et le stress permanent érodent sa confiance en elle, même si elle donne le change et tient le coup pour faire ses preuves. Après une expérience de 4 ans dans une structure plus accueillante, elle estime avoir acquis la légitimité et l’autonomie pour se lancer dans un projet de création. 

😞 Mais malgré ce projet motivant et une associée enthousiaste, le stress est omniprésent et continue de la ronger. Sous l’emprise d’un compagnon dont la jalousie maladive transforme son quotidien en cauchemar éveillé, elle se réfugie dans le travail jusqu’à ce que cela prenne toute la place. Ecrasée entre les devoirs envers sa clientèle et la pression destructrice d’un conjoint toxique, elle est progressivement aspirée par une spirale infernale ; son humeur dépressive est fluctuante, elle ne dort plus, perd ses repères, fait des crises d’angoisse, s’isole…


👉🏾 Nous retrouverons Delphine la semaine prochaine, pour découvrir les circonstances qui l’ont poussée à attenter à ses jours et le chemin entrepris depuis pour revenir à la vie.


🔗 Liens de l'épisode : 

– Veto Entraide : https://vetos-entraide.com/ 

– Instagram : _delph_ine._ 


Création : Marine Slove - Production : TÉMAvet - Enregistrement : Marine Slove - Montage : Stéphanie Patiny - Textes : Annabelle Orszag - Musique : Chocolate Cookie Jam - An Jone

Publié le 02.06.2023 Durée : 99 min Écoutes : 6113

Épisode #41 - Armèle Malavallon : Vétérinaire, jusqu’au bout de la plume

Armèle Malavallon, vétérinaire romancière (Lyon Vetagro-sup 1997) au 🎙 de Marine.

Premier écrivain que nous avons le plaisir de recevoir, Armèle nous livre ses états d’âme avec beaucoup d’authenticité. Pour celle qui se rêvait Diane Fossey ou Simone de Beauvoir, la vie est pleine de rebondissements et de clins d’œil et vous allez voir qu’elle n’a rien à leur envier !

L’amour inconditionnel qu’elle porte aux animaux 🥰 depuis le berceau est éclipsé à l’adolescence par la littérature. Malgré des velléités littéraires assumées, ses très (trop !?) bons résultats scolaires déterminent une orientation scientifique et l’éloignent de ses aspirations. Vétérinaire est donc un choix par défaut ; le seul possible dans une filière qu’on lui a imposée.

Fascinée par la vie de son grand-oncle ambassadeur, elle ne rêve que de voyages et met donc un point d’honneur à décrocher un stage à l’IFREMER de Tahiti 🏝 dès son arrivée à l’école de Lyon où elle va mener une scolarité en dehors des sentiers battus. Elle débute les gardes de nuit dès la 3ème année ; une expérience qui va sérieusement entamer son capital confiance et son enthousiasme. A l’instar de Loïc Dombreval (#épisode 40), c’est un stage dans l’industrie pharmaceutique qui lui permet de prendre conscience que le métier qu’elle a choisi ne se limite pas à l’exercice libéral.

Grâce aux fonctions qu’elle occupe au sein du laboratoire de diagnostic de maladies infectieuses 🦠 pour les animaux de compagnie, elle conserve une connexion quotidienne avec le terrain. Elle finit pourtant par quitter la France pour le Vietnam, sous l’impulsion de son mari, parti faire son service militaire à l’étranger. Fraîchement débarquée à Saïgon, elle ne tarde pas à trouver un poste en alimentation animale. Cette belle aventure prend fin prématurément, quand elle rentre rejoindre son mari sur Montpellier ✈️ mais là encore elle rebondit et fonde une centrale d’achats pour l’export dont elle gardera la direction pendant 6 ans. 

Elle finit par passer sa thèse en 2007, dix ans après sa sortie de l’école et envisage alors sérieusement de reprendre le stétho. Mais malgré ses efforts, elle ne trouve pas de poste, ni dans l’industrie où on la trouve surqualifiée, ni en clientèle car le contexte est loin d’être aussi tendu qu’aujourd’hui. La littérature 📚et l’écriture retrouvent alors une place prépondérante dans sa vie. Après un concours de nouvelles sur le thème de l’amour au travail, elle participe à une expérience d’écriture collective pour l’émission « Au Field de la nuit », qui se révèle être bien plus qu’un tremplin dans le milieu, très fermé, de l’édition.

Séduite par la mécanique du polar, elle décide de placer son esprit scientifique au service de l’écriture ✒. En remportant le prix VSD du polar, son roman « Soleil noir » est publié en 2015, et c’est déjà une consécration car il récompense un choix de lecteurs avertis et non celui d’un jury. Après un deuxième roman paru en 2019, « Dans la peau », elle investit le terrain (miné ?!) de la maltraitance animale dans son thriller « La pire espèce » dans lequel deux vétos se retrouvent mêlés à l’intrigue. Malgré une culpabilité omniprésente de ne pas exercer, elle reste fière d’être vétérinaire. Et dans la vie de tous les jours, hors du microcosme de l’édition, c’est d’ailleurs son identité de vétérinaire qui la définit le mieux : véto un jour, véto toujours !

Crevettes 🦐 à Tahiti, porcs 🐷 et poulets au Vietnam et chimpanzés 🐒 au Congo, celle qui avait l’amour des mots et des animaux a su se réinventer et tracer sa voie, singulière, pour se réaliser pleinement : sans doute une source d’inspiration pour certains d’entre nous !


🔗 Liens de l'épisode : 

https://pacifique.ifremer.fr/ 

Au Field de la nuit

La pire espèce, Editions Ramsay, 2020


Création : Marine Slove - Production : TÉMAvet - Enregistrement : Marine Slove - Montage : Stéphanie Patiny - Textes : Annabelle Orszag - Musique : Chocolate Cookie Jam - An Jone

Publié le 19.05.2023 Durée : 88 min Écoutes : 7402

Épisode #40 - Loïc Dombreval : Un vétérinaire dans l'hémicycle

Loïc Dombreval, vétérinaire député (EnvA 1990) au 🎙 de Marine.

On connaissait le dicton « Tous les chemins mènent à Rome » et grâce à ce podcast, on découvre que « Vétérinaire, ça mène à tout ». Notre confrère en est encore le parfait exemple : praticien libéral en canine, directeur de la communication d’un laboratoire pharmaceutique, créateur d’une entreprise de conseil & communication exclusivement dédiée à la santé animale, maire puis député, écrivain 🖊… La cinquantaine épanouie, il partage sans langue de bois ses succès, ses doutes, ses frustrations et nous dévoile même quelques indiscrétions des jeux de pouvoir en politique.

Comme pour bon nombre d’entre nous, son intérêt (et son affection 🥰 !) pour les animaux remonte à l’enfance. Pour cet étudiant enthousiaste, le soulagement et la fierté d’avoir intégré l’école vétérinaire font rapidement place à une certaine déception. Sur les bancs de l’école, la zootechnie a supplanté le lien avec l’animal et l’approche univoque et quelque peu formatée de l’enseignement dispensé ne correspond pas à son besoin d’ouverture et de prise de hauteur.

Après 5 années en clientèle canine, c’est le poids de la sédentarité qui l’éloigne de la pratique 🩺. Grâce au contact établi avec Virbac pendant ses études, il devient directeur de la communication pour la filiale française. Après un passage chez Capgemini puis chez Publicis, sa soif d’indépendance reprend le dessus et le pousse à créer LIFE en 2002, sa propre entreprise dédiée à la santé animale. Malgré le sentiment profond d’être là où il doit être, Loïc doit lever progressivement le pied quand son engagement politique prend de l’ampleur.

Arrivé sur la scène politique en 2007 avec la ferme intention de faire évoluer sa ville de Vence, il est finalement élu maire 🗳 en 2014, confirmant ainsi l’adage selon lequel « c’est celui qui en a le plus envie, qui réussit ». Trois ans plus tard, en raison de la règle du non-cumul des mandats, il quitte la mairie pour l’hémicycle. Baptisé BB de l’assemblée(Brigitte Bardot), il ne s’en offusque pas et plutôt que de retenir le sarcasme, il préfère souligner la constance et la ténacité de son engagement. Ardent défenseur de la cause animale, il n’hésite pas à s’emparer de sujets polémiques qui lui tiennent à cœur : le foie gras, l’abattage sans étourdissement, les pratiques de chasse faisant délibérément et inutilement souffrir l’animal… Même s’il reste encore beaucoup à faire, Loïc a été un acteur décisif dans l’adoption du texte de loi visant à lutter contre la maltraitance animale (2021) dont les mesures constituent une avancée significative pour le bien-être des animaux de compagnie et de la faune sauvage captive. Pragmatique, stratège à ses heures, mais surtout déterminé, il s’emploie à exploiter l’ensemble de l’arsenal législatif et règlementaire pour faire avancer les choses.

Selon lui, l’ambivalence de certains vétérinaires résulte d’un conflit d’intérêts ou de loyauté : comment dénoncer ou remettre en question un système dont on est partie prenante ? La profession traverse vraisemblablement une crise identitaire mais il n’est pas trop tard pour prendre son avenir en main, porter des positions communes et parler d’une seule voix. Alors, un retour à la pratique 🐶😺 dans les années à venir : pourquoi pas ? A l’initiative de la campagne « Vétérinaire pour la vie », il ne pensait sûrement pas que ce message aurait autant de sens pour lui, des années après avoir arrêté d’exercer. 


🔗 Liens de l'épisode : 

–  https://www.legifrance.gouv.fr/jorf/id/JORFTEXT000044387560  


Création : Marine Slove - Production : TÉMAvet - Enregistrement : Sophie Wilford - Montage : Stéphanie Patiny - Textes : Manuelle Hoornaert - Musique : Chocolate Cookie Jam - An Jone

Publié le 12.05.2023 Durée : 87 min Écoutes : 6792

REDIFFUSION : Épisode #16 - Vétérinaire et culture start-up : de Vétojob à TÉMAvet

Notre consœur Marine Slove (EnvA 2011), fondatrice de Vétojob et de TÉMAvet au 🎙 de Sophie Wilford… ou quand nos deux co-hôtes échangent entre elles et se racontent !

Alors que devenir vétérinaire était pour elle, comme pour beaucoup d’entre nous, une évidence depuis l’enfance, Marine sécurise son choix en passant un test d’orientation. Et, même si celui-ci va dans le sens du rêve de toujours, il révèle tout même à la jeune femme en devenir, pleine de certitudes quant à son avenir professionnel, qu’elle aurait tout aussi bien pu s'orienter vers une carrière dans l’édition. Or, vous découvrirez ici, que ce qui n’était alors qu’une anecdote d’adolescente, prendra finalement tout son sens au fil du parcours de notre consœur.

➡️ En effet, alors qu’à la sortie de l’école véto, Marine se destine à une carrière de praticienne équine 🐎, la confrontation brutale à la réalité de ce monde si particulier et les opportunités qui jalonnent régulièrement son chemin, la pousseront lentement mais sûrement vers d’autres horizons. 

➡️ Elle nous raconte ici, comment Vétojob a vu le jour en 2014, en parallèle d'autres boulots avec sa casquette de vétérinaire. Comment ses choix l’ont amené à co-fonder le premier job-board vétérinaire avec, dès le départ, l’ambition profonde d’y adjoindre, dans le futur, un média beaucoup « plus large ». 

Vous comprendrez à travers cet épisode que chaque choix professionnel, chaque expérience dans le monde du travail a participé à façonner cette entrepreneure insatiable devenue aujourd’hui éditrice (nous y revoilà 😉 !). Vous l’entendrez aussi nous raconter comment de Vétojob naît TÉMAvet, un projet qui lui tient à cœur, pour elle, mais aussi et surtout pour toute une profession, pour tout un écosystème vétérinaire qu’elle interroge perpétuellement.

🤜 Retrouvez en lien l’article sur la genèse de Témavet.


🔗 Liens de l'épisode : 

– TÉMAvet : www.temavet.fr 

– Vétojob : www.vetojob.fr  

– Podcast Meta de choc, par Élisabetth Feytit : https://metadechoc.fr/


Création : Marine Slove - Production : TÉMAvet - Enregistrement : Sophie Wilford - Montage : Stéphanie Patiny - Textes : Manuelle Hoornaert - Musique : Chocolate Cookie Jam - An Jone