La classification des structures vétérinaires en France est règlementée. Elle repose sur plusieurs critères définis notamment par l’Ordre des vétérinaires :
- le type d’activité exercée : certaines structures sont généralistes et prennent en charge une large variété d'animaux (animaux de compagnie + rurale par exemple), tandis que d'autres sont spécialisées (animaux de compagnie ou équidés ou NAC…).
- le mode de fonctionnement : les structures se distinguent selon qu’elles sont individuelles, groupées, ou sous forme de centres mutualisés.
- les services proposés : les infrastructures varient du simple cabinet à des cliniques et centres hospitaliers équipés pour des soins complexes et des interventions spécialisées.
Les normes relatives à chaque type d’ESV sont définies dans l’arrêté du 13 mars 2015 qui précise les exigences minimales en termes de locaux, de matériels, de modules d'activité, de personnel et d'horaires d'ouverture. Chaque structure qui revendique une appellation donnée (cabinet, clinique, CHV ou centre de vétérinaires spécialistes) dans sa communication et/ou sa signalétique doit donc respecter un cahier des charges précis. Ces cahiers des charges détaillés qui complètent l’arrêté du 13 mars 2015 sont disponibles sur le site de l’Ordre des vétérinaires.
Les différents types de structures vétérinaires
1. Les cabinets vétérinaires
Le cabinet vétérinaire est la structure la plus basique. Généralement tenue par un ou deux vétérinaires praticiens, elle se concentre sur des soins courants tels que les consultations, la vaccination et les traitements médicaux de base. Les cabinets sont souvent équipés pour réaliser des actes simples, mais leur capacité à prendre en charge des urgences ou des interventions chirurgicales complexes est limitée.
- Locaux : au moins 1 salle d’accueil des clients directement accessible de l’extérieur et 1 local d’examen aménagé (salle de consultation) ; des locaux facultatifs (salle de chirurgie, local d’hospitalisation et zone de radiologie).
- Matériel : matériel nécessaire à l’examen clinique des animaux de compagnie et à la réalisation des actes vétérinaires courants, matériel de chirurgie permettant au minimum de réaliser de petites interventions d’urgence, tenues vestimentaires de chirurgie stérilisables ou stériles, matériel de réanimation manuelle (sondes endotrachéales et ballons), un congélateur de taille adaptée pour la conservation des corps avant incinération.
- Personnel non vétérinaire requis : aucun.
- Spécificité : proximité avec les clients et simplicité des infrastructures.
2. Les cliniques vétérinaires
Les cliniques vétérinaires représentent un niveau supérieur de structure, tant en termes d’équipements que de personnel. Elles regroupent souvent plusieurs praticiens, ce qui permet une prise en charge diversifiée et des spécialités internes (chirurgie, dermatologie, ophtalmologie…). Les cliniques sont dotées de moyens techniques plus avancés, comme des équipements d’imagerie médicale ou des laboratoires d’analyses.
- Locaux : au moins 1 salle d’accueil des clients directement accessible de l’extérieur, 1 local d’examen aménagé, 1 salle de chirurgie, 1 local d’hospitalisation, 1 espace d’imagerie ; la structure doit disposer d’un protocole de gestion des animaux contagieux.
- Matériel : en plus des équipements d’un cabinet vétérinaire, une clinique doit disposer d’un microscope, d’un analyseur de biochimie, d’un analyseur d’hématologie, d’un appareil de radiographie, d’un dispositif de stérilisation adéquat ainsi que des équipements complémentaires suivants : un échographe, un analyseur réalisant des ionogrammes, du matériel de chirurgie compatible avec les opérations chirurgicales que l’ESV assure être en mesure d’effectuer auprès de sa clientèle. Dans le cas où la clinique revendique le module « 24h/24 », elle doit être équipée en sus d’au moins un moyen de réchauffement et un système de perfusion continu.
- Personnel non vétérinaire requis : au moins 1 personne travaillant à temps plein au sens de l’article 1er de l’arrêté ayant au moins la qualification d’auxiliaire vétérinaire échelon 3 au sens de la convention collective nationale des cabinets et cliniques vétérinaires (N° 3282) ou à même d’effectuer les tâches de l’auxiliaire vétérinaire prévues à l’échelon 3. L’auxiliaire peut être remplacé par un docteur vétérinaire ou, en dehors des périodes d’enseignement, par un étudiant vétérinaire.
- Spécificité : capacité à gérer des cas complexes et une large palette de maladies. Les cliniques offrent souvent des services de garde pour les urgences.
3. Les centres hospitaliers vétérinaires
Les centres hospitaliers vétérinaires (CHV) sont des références dans le domaine et accueillent des cas transférés, référés par d'autres praticiens. Ils disposent d’une infrastructure imposante avec des équipements hautement spécialisés (IRM, scanner, unité de soins intensifs) et des équipes pluridisciplinaires. Les CHV sont également des lieux de formation pour les jeunes vétérinaires et de recherche clinique.
- Locaux : au moins 1 salle d’accueil des clients directement accessible de l’extérieur, 3 salles d’examen aménagées, 2 salles de chirurgie, 1 espace de préparation du chirurgien, 1 local de nettoyage/désinfection/stérilisation du matériel chirurgical, 1 local de préparation de l’animal à opérer, 2 salles distinctes d’hospitalisation, 1 local d’isolement pour animaux contagieux, 2 salles indépendantes d’imagerie médicale équipées du matériel d’anesthésie volatile et 1 local indépendant équipé de soins intensifs.
- Matériel : en plus du matériel présent dans une clinique, un CHV doit disposer d’au moins 4 systèmes de réchauffement, au moins 3 techniques d’imagerie médicale et des équipement complémentaires suivants : matériel d’analyse permettant l’évaluation de la coagulation et matériel d’endoscopie.
- Personnel non vétérinaire requis : au moins 3 personnes ayant le titre d’auxiliaire spécialisé vétérinaire d'échelon 5 au sens de la convention collective nationale des cabinets et cliniques vétérinaires (N° 3282) travaillant à temps plein au sens de l’article 1er de l’arrêté ou ayant une qualification reconnue au moins équivalente par le Conseil national de l’Ordre des vétérinaires, et d’au moins 3 personnes travaillant à temps plein au sens de l’article 1er de l’arrêté et ayant la qualification d’auxiliaire vétérinaire d'échelon 3 au sens de la convention collective nationale des cabinets et cliniques vétérinaires (N° 3282) ou à même d’effectuer les tâches de l’auxiliaire vétérinaire prévues à l’échelon 3.
- Spécificité : haut degré de spécialisation et prise en charge des cas critiques. Les CHV fonctionnent souvent 24h/24 pour gérer les urgences.
4. Les cliniques et cabinets spécialisés
Certaines structures, qu'il s'agisse de cabinets ou de cliniques, se spécialisent dans une espèce (chevaux, NAC…) ou un domaine particulier (chirurgie, cardiologie…). Ces établissements investissent dans des équipements et des formations spécifiques pour répondre aux besoins particuliers de leur patientèle. En se basant sur des centres destinés aux animaux de compagnie, voici les normes auxquelles ils doivent répondre.
- Locaux : cela dépend de la spécialité mais au moins 1 salle d’accueil des clients directement accessible de l’extérieur, 2 salles d’examen aménagées, 1 salle de chirurgie, 1 local d’hospitalisation, un espace d’imagerie médicale.
- Matériel : là encore cela dépend de la spécialité du centre et les équipements nécessaires sont très différents s’il s’agit de chirurgie, de cardiologie ou de dermatologie.
- Personnel non vétérinaire requis : cela dépend de la spécialité mais au moins 1 personne équivalent temps plein (ETP) ayant la qualification d’auxiliaire spécialisé vétérinaire d'échelon 5 tel que qualifié dans la convention collective nationale des cabinets et cliniques vétérinaires (N° 3282) ou ayant une qualification reconnue au moins équivalente par le Conseil national de l’Ordre des vétérinaires.
- Spécificité : expertise pointue et services sur mesure.
Les enjeux des soins vétérinaires
Face à des défis croissants tels que la hausse de la demande en soins spécialisés, l'évolution des attentes des propriétaires et les avancées technologiques, les ESV tendent à se professionnaliser davantage. Cette évolution se traduit par l’intégration de nouveaux outils numériques (télémédecine, gestion automatisée des rendez-vous) et par une montée en puissance des CHV et des cliniques spécialisées. Cependant, cette modernisation pose également des questions et l’accès équitable aux soins vétérinaires, notamment dans les zones rurales, reste un enjeu majeur. De plus, les petites structures comme les cabinets peuvent se retrouver en difficulté face à la concurrence des grands groupes. Avec l’évolution du secteur, des groupements ou réseaux vétérinaires voient également le jour. Ces regroupements permettent de mutualiser les ressources, d’harmoniser les pratiques, et d'offrir une couverture géographique plus large. Certaines cliniques indépendantes s’associent sous une bannière commune pour bénéficier d’une visibilité accrue et d’économies d’échelle.
Les structures vétérinaires en France forment un écosystème diversifié répondant à une large variété de besoins. Du cabinet de proximité au centre hospitalier vétérinaire ultramoderne, chaque type de structure joue un rôle clé dans la santé et le bien-être des animaux. Cette richesse garantit une prise en charge adaptée à toutes les situations, qu’il s’agisse de soins courants, d’urgences ou de pathologies complexes. Nul doute qu’avec un choix aussi large, vous trouverez la structure dans laquelle vous épanouir professionnellement !
Annabelle Orszag,
Vétérinaire