Cet été, nous consacrons une trilogie d’articles aux rôles multiples des auxiliaires vétérinaires autour de la notion de bien-être en structure vétérinaire. Après avoir exploré leur rôle dans le bien-être animal, ce deuxième volet met en lumière celui de l’équipe – et notamment des ASV eux-mêmes.
Soutenants, vigilants, à l’écoute, les auxiliaires jouent un rôle de repère émotionnel au quotidien. Entre surcharge mentale, fatigue chronique et pression relationnelle, qui mieux qu’un ASV pour comprendre ce que vit l’équipe soignante ? Ce lien unique est une force pour maintenir la cohésion et prévenir l’épuisement.
Au-delà des soins aux animaux, les ASV prennent soin de l’humain. Et souvent, cela commence par leurs collègues : un regard attentif, un mot réconfortant, un relais spontané… Ces gestes simples peuvent transformer une journée difficile. En structure vétérinaire, les auxiliaires sont bien plus que des assistants : au carrefour des connaissances techniques et psychologiques, ils veillent aussi – avec bienveillance – sur celles et ceux qui travaillent à leurs côtés.
Créer un climat de soutien entre ASV : une mission cruciale
Les ASV sont les mieux placés pour comprendre ce que vivent… les autres ASV. En effet, ils et elles partagent les mêmes contraintes, les mêmes frustrations, la même fatigue. Ce partage crée un lien unique que les personnes extérieures peuvent avoir du mal à comprendre.
Dans ce climat de confiance, les ASV peuvent devenir de véritables repères les uns pour les autres notamment :
-
en se relayant efficacement pour éviter le surmenage ;
-
en s’écoutant sans jugement après un moment difficile ;
-
en normalisant toutes les émotions ;
-
en osant dire, verbaliser.
Le bien-être des ASV se construit dans cette solidarité de terrain.
Améliorer le bien-être des ASV au quotidien par la mise en place d’actions concrètes
Certaines équipes d’ASV développent des réflexes précieux pour veiller les uns sur les autres :
-
instaurer des réunions hebdomadaires ou mensuelles pour permettre à chacun de s’exprimer ;
-
mettre en place un binôme de soutien en cas de journée difficile ;
-
oser alerter la hiérarchie quand un collègue s’épuise ;
-
valoriser les réussites, aussi petites soient-elles.
Et quand un ASV se sent soutenu par ses collègues, il ou elle est bien plus apte à affronter les imprévus, à maintenir son calme et à rester dans le métier.
S’appuyer sur le bien-être pour retenir ses ASV et permettre leur épanouissement
Dans un contexte où de nombreuses ASV quittent la profession après quelques années seulement, l’ambiance entre collègues est un facteur clé. Ce ne sont pas toujours les conditions salariales qui font fuir les recrues, mais parfois l’absence de soutien humain face aux difficultés du métier.
Une équipe soudée, où chacun veille sur l’autre, permet d’avoir un point de repère au sein d’un quotidien très exigeant. C’est aussi de la reconnaissance mutuelle : chaque compétence, chaque effort est vu et salué.
Ce soutien entre ASV est parfois ce qui fait toute la différence entre l’usure et l’envie de continuer.
Paroles d’ASV : Marie partage son expérience
Depuis combien de temps travailles-tu comme ASV et dans quel type de structure exerces-tu ?
Je suis ASV depuis 3 ans, je travaille depuis mon alternance dans une « petite clinique », j’aime dire une clinique à taille humaine. Nous soignons les animaux de compagnies.
Comment décrirais-tu l’ambiance actuelle dans ton équipe ?
L’entraide fait partie de nos valeurs. Bien-sûr, il y a des jours où c’est moins facile que d’autres. Mais nous nous soutenons dans les épreuves. Je trouve que la bonne ambiance est super importante pour garder la motivation de l’équipe. Et parfois qu’est-ce qu’on rit ! Ce métier ne ressemble vraiment à aucun autre !
À ton avis, qu’est-ce qui favorise le bien-être des ASV dans une clinique ?
Une bonne ambiance, des plannings raccord avec les besoins de chacun, de l’entraide. Par exemple, remplacer un ou une collègue qui a absolument besoin de s’absenter pour moi c’est naturel. Enfin une bonne entente avec l’équipe véto et le respect mutuel sont primordiaux.
Peux-tu nous parler d’un moment où tu as soutenu une collègue dans une période difficile ?
Je me souviens notamment d’un cas de gestion de client difficile. Une de mes collègues a été très affectée par des paroles blessantes d’un propriétaire mécontent. J’ai proposé de prendre le relais pour la soulager et ensuite nous avons échanger autour d’un café et de chocolats pour faire baisser la pression.
Interview de Marie, ASV dans une clinique proche de Metz
Les ASV ne sont pas seulement là pour assister : ils et elles font partie des piliers du bien-être en structure vétérinaire. En se soutenant au quotidien, en prenant soin les uns des autres, ils et elles créent une ambiance plus sereine. Ce rôle souvent discret mérite d’être reconnu, valorisé et encouragé. Parce qu’un ASV bien entouré, c’est une équipe qui tient debout, même dans les journées les plus intenses.
Mélissa Dastroy,
Vétérinaire
