Cet été, après avoir exploré le rôle des auxiliaires dans le bien-être animal et dans la cohésion d’équipe ASV, ce dernier volet met en lumière leur apport précieux auprès des vétérinaires. Présents à chaque étape, y compris lors des urgences, parfois même de nuit, et des moments de tension, les auxiliaires vétérinaires apportent un équilibre émotionnel, organisationnel et humain indispensable à la profession.
Sur le terrain, en appui discret mais constant, les ASV participent à alléger la charge des praticiens et à rendre leur quotidien plus serein.
Un repère sécurisant pour les jeunes vétérinaires
Pour les praticiens qui découvrent le rythme intense et les responsabilités d'un établissement de soins vétérinaires, le soutien des ASV est inestimable. Anticiper la préparation d’un examen, rappeler une consigne, accompagner une prise en charge, préparer le matériel ou simplement offrir une écoute bienveillante : autant de gestes qui permettent aux jeunes vétérinaires de gagner en confiance et de se concentrer sur leur cœur de métier, le soin aux animaux.
Dans les petites structures, parfois avec un seul vétérinaire présent, l’ASV devient un véritable repère sécurisant. Au quotidien, les auxiliaires vétérinaires fluidifient le travail et favorisent une prise de poste plus sereine, accélérant ainsi l’intégration des nouveaux arrivants.
Planning : entre organisation et dialogue
L’organisation du planning est un défi majeur de la profession, souvent évoqué sur les réseaux sociaux. Les ASV jouent un rôle central dans ce challenge délicat de la gestion du quotidien qui impacte bien souvent l'équilibre entre vie privée et vie professionnelle.
En veillant à ne pas surcharger inutilement les praticiens, en anticipant le temps nécessaire à chaque consultation ou intervention et en gérant les imprévus, ils contribuent à réduire le risque d’épuisement professionnel. Déplacer un vaccin non urgent pour accueillir une urgence, éviter d’ajouter un suivi complexe sur une matinée de chirurgies déjà saturée : autant d’ajustements qui font toute la différence et qui permettent aux vétérinaires de garder le cap sans sacrifier leur bien-être ni la qualité des soins.
Mais ce rôle ne peut pas reposer uniquement sur leurs épaules. Un dialogue ouvert avec les vétérinaires est essentiel pour éviter frustrations et blocages. Gérer le planning est une mission partagée : les ASV l’organisent, mais c’est la communication au sein de l’équipe qui permet de le rendre réellement équilibré et vivable.
Des garants du moral de l’équipe
Au-delà de l’organisation, les ASV jouent un rôle humain irremplaçable. Leur proximité avec les vétérinaires leur permet de repérer rapidement fatigue, stress ou agacement, et d’intervenir avant que la tension ne s’installe.
Cela peut être en prenant en charge un client difficile, en lançant une blague au bon moment ou en glissant un mot d’encouragement après un cas éprouvant. Ces attentions simples mais précieuses participent directement à la prévention de l’épuisement professionnel.
Dans une profession où le risque de burn-out est élevé, cette vigilance est vitale.
Paroles d'ASV : Marine témoigne
Quel est ton parcours ?
Je m’appelle Marine, j’ai 28 ans et je suis ASV depuis 4 ans. J’ai toujours été passionnée par les animaux, surtout les chats. C’est ce qui m’a amenée à m’orienter vers une formation d’ASV. J’ai eu la chance de trouver rapidement une place en alternance dans une clinique de 5 vétérinaires, où j’ai pu apprendre énormément. J’ai ensuite été engagée en temps plein dans cette même structure.
Comment sont tes relations avec les vétérinaires ?
Je dirais qu’elles sont très bonnes ! On fonctionne vraiment comme une équipe. Bien sûr, il y a des journées intenses où la fatigue peut se faire sentir, mais on sait qu’on peut compter les uns sur les autres. Ce qui me plaît beaucoup, c’est la confiance mutuelle. Les vétérinaires savent qu’ils peuvent s’appuyer sur nous. L’équipe est assez stable, je me rends bien compte que c’est une chance dans le contexte actuel.
Peux-tu nous expliquer tes petits trucs pour permettre aux vétérinaires de travailler plus sereinement ?
J’aime que tout soit prêt à l’avance ! Si une prise de sang ou un bandage est prévu au planning, j’essaie de préparer tout le matériel en amont pour permettre au vétérinaire de gagner en temps et en efficacité. C’est aussi un plus pour l’animal et le propriétaire. Quand il y a du retard, je propose un café ou un verre d’eau aux propriétaires en salle d’attente et surtout j’explique la raison du retard, pour éviter que ceux-ci ne s’impatientent.
Pour le planning, ce n’est pas toujours facile de l’organiser au mieux. J’apprends encore à optimiser sans surcharger. C’est un vrai défi !
J’aime laisser un créneau « tampon » en fin de matinée et je remplis en dernier les créneaux du soir.
As-tu un exemple concret où ton soutien a vraiment soulagé un vétérinaire dans une situation difficile ?
Oui, un jour nous avions une matinée déjà très chargée, et une césarienne urgente et délicate s’est rajoutée. Le vétérinaire était déjà au bord de la saturation. J’ai pris en charge les appels et les clients présents, j’ai décalé deux consultations non urgentes et j’ai préparé tout le matériel pour l’urgence. Grâce à cela, on a « survécu » à cette matinée de folie et trois petits bouledogues français en pleine forme ont vu le jour. À la fin de la journée, il m’a dit que mon soutien et mon efficacité lui avaient permis de tenir le coup. C’est dans ces moments-là que je réalise vraiment l’importance de mon métier.
Un équilibre précieux qui profite à tous
Les ASV ne sont pas de simples soutiens techniques. Leur capacité à anticiper, organiser et soutenir émotionnellement les vétérinaires fait d’eux des acteurs essentiels du bien-être en structure vétérinaire.
En veillant au bien-être des animaux, de leurs collègues ASV et des praticiens, ils contribuent aussi directement à la qualité de l’accueil et à la sérénité des clients. Une équipe organisée, soudée et sereine inspire confiance, apaise les propriétaires et favorise une meilleure relation avec eux.
La boucle est bouclée : en étant des piliers pour le bien-être des animaux, de leurs collègues et des vétérinaires, les ASV participent à un équilibre global dont chaque acteur — animal, soignant, propriétaire — sort gagnant.
Mélissa Dastroy,
Vétérinaire
