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Les auxiliaires vétérinaires : piliers discrets mais essentiels du bien-être animal

Crédit photo @ ORION PRODUCTION - shutterstock.com
Dans les établissements de soins vétérinaires, le bien-être ne se limite pas à celui des animaux : il concerne aussi les équipes, les vétérinaires… et bien sûr les ASV eux-mêmes.
Notre nouvelle trilogie d'articles explore les multiples facettes du rôle d’ASV comme pilier du bien-être au sein des structures vétérinaires.
Premier volet de cette série : le bien-être des animaux. De l’accueil à l’hospitalisation, en passant par les soins ou le relais à la maison, les ASV sont en première ligne pour prévenir le stress, créer du lien, et offrir un accompagnement sur mesure.

Ce n’est plus un secret : la notion de bien-être animal occupe une place grandissante dans les attentes de la société. Dans ce contexte, le rôle des équipes vétérinaires ne se limite plus aux seuls soins, qu’ils soient curatifs ou préventifs. Il s’élargit vers une prise en charge globale de l’animal, intégrant son confort physique mais aussi émotionnel.
Au cœur de cette mission essentielle, on retrouve une figure incontournable : l’auxiliaire vétérinaire.

En effet, grâce à sa proximité avec les animaux, son écoute attentive des propriétaires et sa capacité à créer du lien, l’ASV jouent un rôle fondamental dans le bien-être des patients à quatre pattes. 

Un maillon clé de l'accueil et de l'accompagnement

Les ASV sont bien souvent les premières et dernières personnes que croisent les animaux lors de leur passage en clinique. Ce rôle d’accueil leur confère une position unique pour observer, rassurer et conseiller. Leur capacité à repérer les signes de stress, à anticiper les réactions et à adapter l’environnement ou les manipulations transforme une expérience anxiogène en moment plus serein.

Lors d’un soin inconfortable, leur présence sécurisante est précieuse. Certains chantent, d’autres distribuent des friandises, jouent, proposent un enrichissement… Chacun sa méthode, mais un même objectif : apaiser.

Dans les situations plus complexes comme la chirurgie ou l’hospitalisation, les ASV sont également un support essentiel. Le nursing est crucial. Une équipe attentive et présente rend ces moments, toujours stressants pour les animaux, plus confortables et rassurants.

Assurer le relais à la maison

Le bien-être animal se prolonge au-delà des murs de la clinique. L’ASV assure la continuité du lien avec les familles : conseils nutritionnels, soins, gestion de la douleur, prévention des rechutes… Sa posture bienveillante désamorce les peurs et favorise la compréhension.

Là où le vétérinaire manque parfois de temps, l’ASV peut prendre le relais : il ou elle écoute, reformule, accompagne. Cette présence accessible permet un suivi plus serein et personnalisé.

Des astuces concrètes pour un quotidien plus doux

Diffuser de la musique apaisante, utiliser des huiles essentielles adaptées, moduler la lumière... Les ASV disposent de nombreux outils pour améliorer l’expérience en clinique.

Des formations permettent d’approfondir l’approche pet friendly et d’adapter chaque espace : salle d’attente, consultation, hospitalisation. Chaque ASV a ses astuces pour rendre l’environnement plus accueillant.

Une équipe unie autour d'une vision du soin

Le bien-être animal repose sur une collaboration étroite entre vétérinaires et ASV. Les auxiliaires sont des ambassadeurs du soin global : un diagnostic ne suffit pas, il faut aussi une main douce, un coussin moelleux, une parole apaisante.

C’est un projet collectif, porté au quotidien par les membres de la clinique. Car oui, le bien-être animal est un métier passion.

Paroles d'ASV : Anaïs raconte

Peux-tu nous décrire une situation où ton intervention a permis d’apaiser un animal stressé ?

Lors d’une prise de sang pour un chat, j’ai été appelée en consultation car avec la propriétaire ce n’était pas possible. Il arrive parfois que les clients soient tellement stressés que leur animal, déjà peu en confiance, ne parvienne plus à gérer toutes ses émotions. La propriétaire est alors sortie de consultation. Je me suis présentée doucement, faisant sentir ma main en parlant avec une voix douce, quelques caresses plus tard, j’ai pu toucher le chat gentiment pour tendre la patte vers le vétérinaire. J’essaie toujours de ne pas trop serrer le chat près de la tête pour ne pas le crisper. Il arrive parfois que juste en ayant un comportement rassurant cela se passe très bien.

Quelles sont tes petites « astuces » personnelles pour rassurer un animal en consultation ou en hospitalisation ?

J’aime avant tout créer du lien, on a souvent peu de temps en structure vétérinaire, mais j’aime tout particulièrement passer un petit moment de papouilles avant de commencer quoi que ce soit comme soin. Je trouve les soins plus faciles quand l’animal n’associe pas toujours notre présence à une manipulation qui peut être « désagréable ». Évidemment dans la mesure du possible. Quand nous avons des animaux hospitalisés pour la journée, pour une chirurgie par exemple, j’aime beaucoup mettre de la musique de relaxation, j’ajoute également dans l’environnement des huiles essentielles en spray pour un effet de détente.

Je viens régulièrement les voir pour faire un petit câlin et pour ceux avec qui ce n’est pas possible une petite parole avec une voix douce, parfois même à distance peut les apaiser.

Pendant les consultations, j’aime bien détourner l’attention du patient. Pour une injection par exemple, je fais des gratouilles et presse un peu mes mains ailleurs que l’endroit de la piqûre, je parle un peu plus fort comme lorsque nous voulons féliciter notre animal et la plupart du temps la piqûre n’est pas sentie ou seulement quand c’est déjà fini. Cela fonctionne particulièrement bien avec les chiens.

Comment abordes-tu les soins non médicaux comme le nursing, le nourrissage… ?

Avant d’ouvrir la cage je parle toujours à l’animal, cela me permet de voir si je vais pouvoir ouvrir la cage tranquillement, quel est l’état d’esprit du chien ou du chat.

Je fais une tentative en ouvrant doucement la cage. Parfois, juste à leurs yeux et oreilles on voit très bien qu’avec certains animaux nous ne pourrons pas faire plus que glisser le bol d’eau et de nourriture, alors on se contente de ça jusqu’à la prochaine tentative. Et puis il y en a d'autres qui cherchent beaucoup de câlins.

Il arrive parfois que je demande de l’aide aux propriétaires. Si l’animal doit rentrer mais que nous ne pouvons pas le toucher pour le remettre dans sa caisse de transport, demander de l’aide à la personne qui le connaît le mieux est beaucoup plus confortable pour l’animal, alors je préfère me mettre en retrait.

Quel impact cela peut avoir ?

Je pense que cela peut faire toute la différence, même si ce n’est pas toujours une partie de plaisir pour les animaux de venir à la clinique je pense vraiment que d’offrir un lieu calme avec les huiles essentielles, de la musique et les aborder avec douceur peut vraiment les aider à ne pas vivre plus mal le moment. Nous avons quand même des animaux très contents de nous voir quand ils arrivent alors c’est une belle récompense.

Anaïs, ASV à Nancy depuis 11 ans

 


Les auxiliaires vétérinaires sont bien plus que des bras en renfort. Leur expertise permet d'informer, d’apaiser et de soigner autrement. À l’heure où les attentes en matière de bien-être animal ne cessent de croître, leur rôle est primordial. Ces « petites » attentions font toute la différence. En prenant soin des animaux, ils et elles font progresser toute la profession.
 
Mélissa Dastroy,
Vétérinaire

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