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Réussir à déconnecter !

Crédit photo © MyJuly- stock.adobe.com
Une bonne partie d’entre vous a dû profiter des congés estivaux pour s’aérer l’esprit… Que ce soit en vacances ou juste pour une courte période de repos, il n’est pas toujours facile de laisser son lot d’implications professionnelles entre parenthèses pour se ressourcer. Parvenez-vous pleinement à séparer votre vie professionnelle de votre vie personnelle ? Nous sommes inégaux face aux capacités de cloisonnement, certains parviennent mieux que d’autres à laisser les soucis liés au travail à leur place et à ne rien ramener ou presque à la maison, et réciproquement. Pourquoi certains restent toujours en contact avec la réalité professionnelle, soit de fait en continuant à rester joignables, soit par l’esprit qui reste encombré des soucis auxquels on a été confronté avant de quitter la clinique. Qu’est-ce qui explique que nous avons parfois du mal à lâcher prise et à pleinement profiter de sa vie personnelle ? Quelles sont les pistes pour y parvenir ?

Peur de l'exclusion ?

Si vous avez absolument besoin de rester toujours joignable et que vous ne pouvez vous déplacer sans votre téléphone portable et votre connexion Internet pour garder votre tranquillité d’esprit, peut-être craignez-vous d’être tenu à l’écart, mis sur la touche ? La croyance qui préside à cela est que si vous vous éloignez du centre, vous ne retrouverez plus votre place dans le monde. Le travail sur soi qui permet de profiter réellement de l’instant présent nécessite de déplacer le centre de votre existence de l’extérieur vers l’intérieur. Il faut réussir à intégrer le fait que c’est en soi, ici et maintenant, que l’essentiel se passe.

La rumination mentale vous gâche vos temps de repos ?

Même dans un endroit paradisiaque, sous les cocotiers, alors que votre corps est inactif et offert au soleil, votre esprit reste en perpétuelle rumination. Vous vous remémorez les difficultés que vous avez vécues à la clinique avec les clients, les collègues, les employeurs, vous ruminez sur ce que vous auriez dû faire ou ne pas faire, vous craignez que cela ait des conséquences fâcheuses durant votre absence et ne parvenez donc pas à décompresser.

La rumination mentale est généralement fondée sur des colères souterraines et des frustrations. Elle isole de ses semblables et est grande consommatrice d’énergie négative, elle empêche de ressentir la détente et le plaisir que l’on aimerait et devrait trouver en repos.

L’objectif est de se déprogrammer et apprendre à évacuer ses « toxines mentales ». Pour cela, Lise Bartoli, psychologue et hypnothérapeute, propose l’exercice de la « barque aux soucis » :

* Installez-vous confortablement, fermez les yeux, respirez profondément en gonflant votre abdomen à l’inspiration, et en forçant l’expiration ;
* Visualisez-vous au bord d’une rivière, baignée d’une lumière bleue ;
* Visualisez une barque qui vogue vers vous, fiable et solide, envoyée pour vous soulager ;
* Observez attentivement son accostage près de vous ;
* Pensez à ce qui vous préoccupe le plus, sous forme d’objets, d’images, de sensations, et déposez-les dans la barque en ressentant votre soulagement ;
* Observez l’embarcation chargée de vos soucis s’éloigner et ressentez la légèreté que cela vous procure. Suivez-la jusqu’à ce qu’elle disparaisse. Revenez progressivement dans la situation présente.

Vous êtes un éternel anxieux ?

Le grand anxieux a toujours peur que le pire se produise, tant dans sa vie personnelle que professionnelle. Même lors d’un moment paisible, entouré de ceux qu’il aime, il a toujours peur d’être confronté à des difficultés qu’il ne saura surmonter. Il n’a pas conscience d’avoir fait ses preuves à plusieurs reprises dans les épreuves du passé (trouver un travail, partager une relation), et a toujours l’impression que le danger le guette. Dans le stress permanent et toujours sur ses gardes, il n’arrive pas à jouir de l’instant présent. La seule solution est d’apprendre à relativiser.

Béatrice Millêtre, psychologue et psychothérapeute, propose l’exercice de la préparation au pire :


* Identifiez ce qui génère votre anxiété du moment ;
* Formulez votre crainte dominante sur le mode « et si… » : « Et s’il pleuvait pendant toutes les vacances? », « Et si on découvre pendant mon absence que j’ai fait une grosse erreur ? »… ;
* Essayez d’envisager les conséquences, réalistes, si cet événement avait vraiment lieu. Par exemple : s’il pleuvait pendant toutes les vacances, les enfants seraient infernaux et je finirais par me disputer avec mon conjoint. Ou bien : si on s’aperçoit que j’ai fait une grosse bourde, je risque de me faire licencier ;
* Pour chaque problème, envisagez une solution de secours : s’il pleut tous les jours, nous irons à la piscine couverte avec les enfants, ou nous leur achèterons de nouveaux jeux, autant de possibilités qui pourront les réjouir et apaiser les tensions ; si on découvre un manquement de ma part, nous nous expliquerons à mon retour, et on ne m’en tiendra pas grief, il n’y a pas mort d’homme… ;
* Vous réaliserez ainsi que, quelles que soient les difficultés, on peut toujours rester acteur de son existence et s’adapter à la réalité du moment. Comme dit l’adage : « Il n’y a pas de problème, il n’y a que des solutions. »

 

Est-ce l'angoisse du vide qui vous empêche de décompresser ?

Pour certains, la vie est synonyme d’hyperactivité, leurs journées professionnelles sont plus que surchargées, ils foisonnent de projets, mènent de nombreuses activités de front, ils ne se sentent exister que dans l’activité perpétuelle. Pour eux, faire une pause, ou tout simplement ne mener qu’une seule activité à la fois, les prive de ce dont ils ont un besoin fondamental : l’action.

Cette hyperactivité permet souvent de fuir le ressenti d’émotions auxquelles l’oisiveté laisserait la place. Ils fuient la confrontation à ce flot d’émotions qu’ils ne se sentent pas capable de contrôler. Pour pouvoir ralentir leur rythme, et s’accorder des pauses, il leur est nécessaire de pouvoir se sentir en sécurité et de prendre conscience de leur présence physique, en développant des capacités d’autoapaisement.

Le psychiatre et psychothérapeute Frédéric Fanget propose un exercice pour faire le plein de sens (qui n’est toutefois pas envisageable si l’on traverse un épisode dépressif) :


* Il s’agit d’imaginer qu’il ne vous reste plus que quelques minutes à vivre et de se poser trois questions : qu’aimeriez-vous que l’on dise de vous après votre mort ? Que regrettez-vous de ne pas avoir réalisé ? Qu’est-ce qui vous rend le plus fier ?
* À partir de cette trame, on peut lister ce qui peut alimenter son projet existentiel et choisir ce que l’on peut faire dans les 24 heures : il faudra alors s’écarter de son hyperactivité et se poser pour favoriser ce qui essentiel pour soi.


Il est fondamental de pouvoir se déconnecter du travail pour pouvoir être plus efficace de retour au poste et ne pas sombrer dans le burn-out dont on connaît la gravité des conséquences…


Christophe Deforet,
Vétérinaire et psychologue clinicien

 

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