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Le concours C comme voie d’entrée en École Nationale Vétérinaire française : sélectionner la richesse de l’expérience et de la technique

Crédit photo @KikoStock- stock.adobe.com

Voies A, A-TB, B, C, D, E et la toute nouvelle voie post-bac, il est facile de se sentir perdu quand on regarde toutes les portes qui permettent d’accéder aux études vétérinaires en France [1]. Pour la voie A, en général, on est plutôt bien renseigné. Mais pour les autres, qu’en est-il ?  

Il n’est pas toujours évident de se renseigner et de différencier les avantages que peuvent offrir tous ces parcours. Surtout que certaines voies présentent des bénéfices différents en fonction des profils d’étudiants. C’est notamment le cas de la voie C, qui peut apporter à l’enseignement vétérinaire des profils très intéressants par leurs différences, car les élèves qui en sortent ont la particularité d’être à la fois qualifiés en théorie et en pratique. Vous allez comprendre pourquoi.  


Qu’est-ce que la voie C ? Quel parcours pour y arriver ? 

Le concours C est la voie réservée aux étudiants titulaires d’un diplôme technique. Brevet de Technicien Supérieur en biologie (BTS), BTS Agricoles (BTSA) et Diplôme Universitaire de Technologie (DUT), toute une liste des diplômes et de spécialités éligibles à l’inscription au concours, disponible sur le site du SCAV (Service des Concours Agronomiques et Vétérinaires). 

Ce qu’il faut retenir de la voie C, c’est que c’est un parcours en trois ans : deux ans d’apprentissage technique (BTS/DUT) et un an passé dans une classe préparatoire spécifique. Cette prépa en un an, on l’appelle ATS biologie, pour Adaptation Technicien Supérieur. Elle permet aux étudiants d’acquérir toutes les connaissances nécessaires au passage du concours C et, en fonction du classement, de gagner sa place dans les écoles d’ingénieurs agronomes ou dans les écoles vétérinaires françaises.  

En 2021, 95 places étaient offertes par la voie C, contre 56 en 2017 [2]. C’est donc une voie qui progresse chaque année, avec de nouvelles places offertes dans les ENV. Et c’est aussi une voie en pleine réforme car, d’ici, 2024, la classe ATS devrait être réservée aux diplômés de BTS et BTSA uniquement. Le service des concours aurait en effet le souhait de réaxer la sélection sur les profils les plus techniques, parfois désavantagés au concours fasse aux DUT dont l’enseignement possède une plus grande base théorique. Car cette habileté pratique des candidats, et notamment la motivation des étudiants de BTSA à travailler auprès des animaux de rente, c’est tout ce qui fait la singularité du concours C, et la valeur des étudiants qui en sortent.  

Un profil riche… 

En effet, le but de la voie C, et également celui de la classe ATS, c’est de sélectionner des étudiants beaucoup plus polyvalents que dans les autres voies. 

Un BTS, c’est un diplôme mais c’est aussi beaucoup plus que ça. C’est deux ans de formation et de construction personnelle, dans une autre optique qu’uniquement celle du concours. Car quand on suit une formation technique, c’est au monde du travail qu’on se prépare. Et ainsi, on acquiert une expérience professionnelle en plus de nombreuses capacités de réflexion et d’aptitudes techniques. 
 
C’est sur ces idées que résiderait l’origine de la création du concours C : une envie de valoriser le savoir pratique et la connaissance du monde professionnel. La classe d’ATS a été instaurée pour rééquilibrer le bagage théorique des étudiants, mais s’il a été décidé qu’elle ne durerait qu’un an c’est très probablement dans l’idée de conserver cette orientation technique. Car il s’avère que les connaissances acquises par un étudiant lors de sa formation initiale sont loin d’être inutiles une fois arrivé à l’école vétérinaire. La biochimie, la biologie moléculaire, l’immunologie, la bactériologie et la virologie sont souvent des matières que les diplômés de BTS ont déjà vues, des sujets sur lesquels ils sont beaucoup plus au point que les étudiants issus des autres voies. Et c’est peut-être dans ces matières qu’ils tirent le plus de bénéfices car ces enseignements leur paraissent beaucoup plus concrets qu’aux autres. Ils savent à quoi vont servir les connaissances accumulées, à quoi elles s’appliqueront. Et au cours des premières années d’études, qui souvent s’avèrent très abstraites, c’est un réel avantage, pour eux, mais aussi pour leurs camarades de promo à qui, ils peuvent l’expliquer. 

… qui complète celui des autres voies 

L’entraide, c’est un essentiel à l’école vétérinaire. Et la complémentarité des profils étudiants, c’est parfois ce qui crée une réelle force dans l’enseignement. Car les étudiants issus des voies A et B, très à l’aise en théorie, et ceux venus de la voie C, s’ils mêlent leurs compétences, ont tout à gagner.  

En effet, les connaissances pointues que peuvent avoir les étudiants de la voie C les aident dans de nombreuses matières et peuvent aussi servir à faire progresser les autres. C’est alors un échange de savoir qui se met en place entre tous les profils. D’une part, les possibles lacunes théoriques des élèves issus d’une voie C sont comblées par l’habileté mathématique des étudiants issus des concours A et B. Et à l’inverse, certains mécanismes moléculaires plus que familiers aux techniciens de la Voie C sont réexpliqués aux autres avec d’autres mots que ceux des professeurs. Et c’est par cette entraide que se répand le savoir : les différentes compétences sont valorisées et redistribuées.


Vous l’aurez peut-être compris, la richesse d’une voie ne se loge pas dans une notion de “prestige”. Elle est faite de toute la diversité des profils qu’elle apporte. La Voie C, elle, a la particularité de mettre en avant les talents pratiques que prodiguent les formations techniques. Des talents que les étudiants, une fois entrés dans le cursus vétérinaire, n‘hésitent pas à invoquer pour progresser. Car quand la valse de polycopiés vous fait irrémédiablement basculer dans l’abstrait, eux, par leur expérience d‘apprentissage peuvent aider à ramener les notions vers le concret, pour que tout le monde puisse reprendre pied. Et c’est précisément dans cette entraide que toute la complémentarité des voies se révèle : en tissant de sept fils les canevas de pensée des vétérinaires de demain.  

 

Flore Torsy,
Étudiante vétérinaire à l'ENVT

 

Ressources documentaires et bibliographiques :

[1] Admission dans les quatre Ecoles nationales vétérinaires de France [En ligne]. Disponible sur : https://www.vet-alfort.fr/formation/devenir-veterinaire/devenir-veterinaire [Dernière consultation le : 26 octobre 2022] ;

[2] Service des concours Agronomiques et vétérinaires, Rapport statistiques du concours C année 2017 et 2021, [En ligne]. Disponible sur : https://www.concours-agro-veto.net/spip.php?rubrique395 [Dernière consultation le : 19 octobre 2022].

 

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