Ce vendredi 5 avril 2024 était donc le jour J, celui de la première édition. Et pendant que Camille, soutenue par quelques accompagnateurs, a parcouru 11 km à cheval au petit matin, puis 70 km à vélo avant la pause déjeuner et enfin 21 km en course à pied pour rejoindre la Maison des Vétérinaires ; nous, nous avons rejoint l’amphithéâtre pour une journée d’échanges qui promettait d’être riche. Alors chaussez vos baskets, c’est parti !
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Sur la ligne de départ, le Professeur Didier Truchot de l’Université de Bourgogne-Franche-Comté qui a mené et poursuit ses recherches sur « La santé au travail des vétérinaires ». Il nous rappelle les premiers résultats alarmants de son travail. Les vétérinaires sont 3 à 4 fois plus à risque de suicides que la population générale. Et quand on les compare avec des groupes socio-professionnels qui leur ressemblent (ex : médecins), on note encore 2 fois plus de risques de suicides. Parmi d’autres informations, il nous rappelle aussi que les femmes sont plus sensibles au burnout et pas uniquement chez les vétérinaires. En cause :
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le cumul activité professionnelle et tâches domestiques ;
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les pressions psycho-sociales diverses, notamment les stéréotypes sexistes ;
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la culture patriarcale dans laquelle la socialisation masculine leur permet de mieux s'en prémunir.
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Le Pr Truchot revient aussi sur le fait que les jeunes ne sont pas indemnes. Que plus on est jeune et plus l’épuisement émotionnel est important. Et après avoir expliqué la notion de workaholisme, ô combien présent chez les vétérinaires et qui se caractérise par une façon de travailler excessive et compulsive, il laisse sa place à notre consœur Corinne Bisbarre.
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À peine le temps de reprendre notre souffle, on enchaîne avec une présentation sur les reconversions, entrées et sorties du tableau de l’Ordre par la docteure vétérinaire Corinne Bisbarre, membre du Conseil national de l’Ordre des Vétérinaires, en charge notamment de la Commission sociale. Nous commençons par définir le vétérinaire. Comme nous l’évoquions dans notre article « Se sentir vétérinaire quand on ne pratique plus », le vétérinaire est multiple. Les vétérinaires appartiennent en effet à un ensemble de métiers dont le point commun est notre formation initiale. Ce qui ressort de cette présentation captivante et que nous ramènerons avec nous, c’est que beaucoup de vétérinaires qui ne sont pas ou plus inscrits au tableau de l’Ordre et qui ne pratiquent plus sont pourtant bel et bien des vétérinaires qui servent de près ou de loin la profession (vétérinaires à l’étranger, dans le public, dans les laboratoires…). Il conviendrait donc de modérer le sentiment de « fuite ». De plus, la profession se féminise toujours plus. C’est en 2017, que l’équilibre a été atteint entre les hommes et les femmes inscrits à l’Ordre. Or les femmes sortent plus jeunes du tableau de l’Ordre (20 ans en moyenne avant leurs confrères). Enfin, aucune donnée n’existe sur les réinscriptions à l’Ordre, ce qui pourtant doit se produire notamment après des congés parentaux ou des passages dans l’industrie.
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La matinée se termine par une table ronde durant laquelle les échanges vont bon train. Nous y apprenons que les incivilités au sein des structures vétérinaires continuent d’augmenter et que l’on y retrouve de plus en plus de menaces de viol provenant d’hommes mais aussi… de femmes. Nous discutons aussi sur la représentation des vétérinaires auprès du grand public et notamment du caractère masculin du « bon » vétérinaire. Mais heureusement, l’optimisme est permis car il semblerait que la représentation culturelle des vétérinaires, elle, se féminise depuis les 30 dernières années !
Pause déjeuner. Les discussions continuent autour d’un bon repas. Pendant ce temps, Camille avance, elle entame sa course à pied.
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L’après-midi reprend. Et c’est Leïla Assaghir, Docteure Vétérinaire et consultante en qualité et sécurité des soins qui lance le second tour avec une présentation sur « L’erreur qui fait peur : on peut la prévenir, apprendre à la gérer ». Ce qu’elle dit nous touche et fait écho à notre article « Surmonter sa peur de l’erreur en tant que vétérinaire ». Il existe des solutions pour mieux vivre les erreurs et en minimiser les impacts négatifs. Tout le monde commet des erreurs, alors n’hésitez pas à consulter le site Internet de Leïla, Éclaireur Formation.
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Et voilà déjà venu le temps de la dernière présentation de la journée. Olivier Dupuy, chercheur et maître de Conférences au laboratoire Move de l’Université de Poitiers, spécialiste des relations sport-santé nous explique comment « L’activité physique est une des réponses » au mal-être. Le sport, quel que soit notre âge et notre condition physique s’avère un allié de taille pour diminuer la pression du quotidien. Et voilà, la boucle est bouclée.
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L’après-midi touche à sa fin et Camille approche à grandes enjambées. Une dernière table ronde met le sport à l’honneur avec Tiphaine Ragueneau et Yessenia Alves Leiva que nous avons eu le privilège d’avoir au micro de nos hôtes sur Vét’o micro dans les épisodes : Épisode #39 - Tiphaine Ragueneau : Véto à voiles et Épisode #56 - Yessenia Alves : Danse ta vie.
Crédit photo : @ Défi Vétos ent'raid
De l’état des lieux jusqu’à des pistes de solutions, cette journée a été marquée par des échanges forts et constructifs pour lesquels nous tenons à remercier et féliciter Charlotte et Laurence. Camille est finalement arrivée à la Maison des Vétérinaires, comme prévu et sous nos applaudissements. L’année prochaine c’est sûr, elle ne sera pas seule à courir !
Manuelle Hoornaert,
Vétérinaire & Rédactrice en chef
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